Vive le plagiat / Par Tijane BAL

Adèle, star planétaire, aurait donc été convaincue de plagiat et aurait emprunté, pour son tube planétaire Millions Years Ago, à un artiste brésilien. Un juge du pays a même interdit la diffusion de la chanson litigieuse aux sonorités davantage « copacabanesques » que de Liverpool.

En la matière, des devanciers prestigieux ne manquent pas. Ainsi de Michael Jackson et son refrain mamakou mama sa mama kossa dans wanna be startin’ something, rappelant étrangement le fameux Soul Makossa du regretté Manu. La ressemblance était si évidente qu’on ne devrait pas parler de plagiat.

De manière générale, accolé à la musique, le mot sonne faux. Vivement un autre vocable. On devrait aussi imaginer l’équivalent des guillemets pour la musique. Sur scène, l’astuce consiste à projeter l’image de sa référence comme Yves Montand avec Stevie Wonder au début de Battling Joe qui s’ouvrait sur les notes très reconnaissables de Master Blaster.

Pour tout dire, le plagiat musical semble moins infamant que son équivalent à l’écrit. Kamel Daoud ne dira pas le contraire. Cela étant, des célèbres intellectuels médiatiques, « routards des plateaux de télé » ont été de façon récurrente pris par la patrouille sans que leur succès en pâtisse. Des noms ? Non !

Quant au plagiat musical, il tient davantage de l’hommage et dénote d’une réelle ouverture d’esprit, Ainsi, Adèle, à la ville fiancée de Rich Paul, encore elle, aurait été suspectée en 2015 d’inspiration kurde. Franchement, il fallait le faire. Dommage que l’argent pollue tout. Il suffit de «reprendre », diront certains. C’est quand même plus propre. Et ça peut rapporter gros. Il arrive même qu’on en oublie l’auteur d’origine.

Ainsi de Unchain my heart, superbe reprise par Joe Cocker de Ray Charles. My way de Sinatra, reprise de Comme d’habitude de Claude François, Où sont passées les gazelles de Lizzy Mercier Descloux reprenant Kazet du vieux Simon Mahaltini et ses Mahotella Queens, Sylvie Vartan « remplaçant » le célébrissime Pata pata de Myriam Makeba par tape tape.

Et enfin Ami Oh de Bebe Menga revue et corrigée par Henri Salvador. Eh oui, une reprise est un plagiat qui a réussi. Comme un homme est un singe qui a réussi.

 

 

 

Tijane BAL pour Kassataya.com

 

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile