Le Championnat d’Afrique des nations, une compétition qui perd son sens

Alors que la prochaine édition de la compétition se tiendra du 1er au 28 février, plusieurs pays dont l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Gabon, la Gambie, la Tunisie ou le Zimbabwe ont décidé de ne pas inscrire leurs sélections locales pour la phase de qualifications.

Le Monde – L’Afrique est le seul continent à avoir créé une compétition entre sélections nationales ouverte exclusivement aux joueurs évoluant dans un club de leur pays. Le projet avait été validé en 2008 par la Confédération africaine de football (CAF) et la première édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), remportée par la République démocratique du Congo, s’était déroulée en 2009 en Côte d’Ivoire. Depuis, le CHAN s’est tenu tous les deux ou trois ans, du fait de la crise du Covid-19, mais reste ostensiblement boudé par plusieurs fédérations.

C’est notamment le cas pour la prochaine édition, prévue du 1er au 28 février 2025 au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, les trois pays qui doivent accueillir la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2027. Ainsi, l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Gabon, la Gambie, la Tunisie ou encore le Zimbabwe ont décidé de ne pas inscrire leurs sélections locales pour la phase qualificative des mois de novembre et décembre.

D’autres sélections, comme celles de l’Erythrée ou de la Somalie, ont déclaré forfait quelques jours avant le début du premier tour des éliminatoires. Au total, ce sont seize des cinquante-quatre fédérations affiliées à la CAF qui ont renoncé à prendre part à la compétition.

« Ce tournoi n’est clairement pas une priorité »

 

Cette cascade de défections n’étonne qu’à moitié Saïd Ali Saïd Athouman, le président de la fédération des Comores, également membre de la commission d’organisation du CHAN. « La CAF a annoncé tardivement [le 16 septembre] les dates de la phase finale et celles des éliminatoires. Cela a dissuadé certaines fédérations car les championnats nationaux avaient débuté, et cela impliquait des bouleversements de calendrier », dit-il.

Un motif qui a incité les clubs tunisiens, lors d’une réunion tenue en novembre avec la fédération, à se prononcer pour un forfait des Aigles de Carthage. « Cela aurait entraîné l’interruption du championnat pendant au moins un mois et donc décalé la fin de saison. Il a été décidé de privilégier nos compétitions nationales. Les dates du CHAN ont été connues trop tard », confirme Lyes Ghariani, vice-président de l’Espérance sportive de Tunis.

Avant la Tunisie, l’Algérie, finaliste du CHAN 2023 qu’elle avait organisé, avait renoncé pour les mêmes raisons, imitant ainsi l’Afrique du Sud et l’Egypte, laquelle ne s’est engagée qu’une fois en 2018. « Pour certaines fédérations, ce tournoi n’est clairement pas une priorité, surtout quand la CAF ne fixe pas assez à l’avance les dates. Financièrement, cela a aussi un coût, notamment pour les petites associations comme la nôtre, alors qu’en 2024, notre sélection A était engagée pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et de la CAN 2025 », reprend Saïd Ali Saïd Athouman, justifiant le forfait des Comores par des raisons strictement économiques.

Un crédit auprès des plus modestes

Boudé par plusieurs sélections renommées, le CHAN bénéficie encore malgré tout d’un certain crédit, notamment auprès des plus modestes. « Quand j’ai été nommé en octobre 2023, j’avais dit aux dirigeants qu’il était important d’y participer car, pour un pays comme le Soudan du Sud, c’est une vraie opportunité de participer à une compétition internationale car la CAN ou la Coupe du monde sont des objectifs encore trop élevés pour nous », explique le Français Nicolas Dupuis, dont l’équipe jouera sa place en phase finale fin décembre face au Rwanda.

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Source : Le Monde

 

 

 

 

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