Courrier international – Située au sud d’Alep, la deuxième ville du pays en guerre, la cité de Hama commande la route vers Homs, plus au sud et la capitale Damas, deux grandes villes encore aux mains du pouvoir.
Les rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont lancé le 27 novembre une offensive surprise à partir de leur bastion d’Idleb (nord-ouest), s’emparant de dizaines de localités ainsi que de la majeure partie d’Alep (nord) et de Hama et faisant selon une ONG plus de 800 morts.
Les rebelles ont célébré leur entrée dans Hama, certains tirant en l’air et d’autres s’agenouillant pour prier, selon des images de l’AFP. A côté, un cadavre git dans la rue, alors que des habitants tout sourire applaudissent l’arrivée des insurgés.
A Homs, des habitants ont commencé à fuir la ville pour rejoindre Damas ou la côte syrienne, ont indiqué des résidents à l’AFP.
« Nous avons peur et nous craignons que le scénario à Hama se produise à Homs », a déclaré Abbas, un fonctionnaire de 33 ans. « Nous craignons qu?ils (les rebelles) se vengent sur nous. Nous n?avons nulle part où fuir si les combats éclatent à Homs, et nous nous battrons jusqu?à la mort », a-t-il déclaré.
La coalition rebelle a annoncé sur Telegram la « libération totale de Hama ». « Nos forces sont entrées dans la prison centrale de Hama et ont libéré des centaines de prisonniers injustement détenus », a annoncé plus tôt Hassan Abdel Ghani, un chef militaire insurgé.
« Echec collectif »
© AFP |
L’armée syrienne a reconnu avoir perdu Hama, indiquant que ses forces s’étaient « redéployées hors de la ville ».
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), « plus de 200 véhicules militaires » de l’armée ont quitté Hama en direction de Homs et les forces gouvernementales se sont également retirées de deux autres villes du secteur, dont l’une sur la route Hama-Homs.
L’agence officielle syrienne Sana a ensuite indiqué que la défense aérienne avait abattu deux drones « ennemis » au-dessus de Damas, sans plus de précisions.
Les hostilités sont les premières de cette ampleur depuis 2020 dans un pays meurtri par une guerre civile dévastatrice qui a fait un demi-million de morts depuis 2011, et l’a morcelé en zones d’influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.
Depuis le 27 novembre, les combats et bombardements aériens et à l’artillerie ont fait 826 morts dont 111 civils, selon l’OSDH, basé au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. Sur ce total, 222 combattants sont morts depuis mardi autour de Hama, a précisé l’Observatoire.
© AFP |
Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à mettre un terme au « carnage » en Syrie, résultat d’un « échec collectif chronique » à enclencher un règlement politique du conflit.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est un soutien majeur des rebelles, a appelé M. Assad à trouver « d’urgence » une « solution politique ».
L’Iran et la Russie, principaux alliés du pouvoir syrien sont en « contact étroit » avec la Turquie, pour stabiliser la situation, selon la diplomatie russe.
Beyrouth (Liban) (AFP)
Source : Courrier international (France)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com