Le Président Ghazouani participe à la commémoration du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye.
C’est très important de garder en mémoire les injustices qui ont marqué notre histoire collective.
Pourtant, en Mauritanie, un voile persiste sur des tragédies tout aussi marquantes, celles des années 1987 à 1990. Ces années sombres, où des centaines de Mauritaniens furent persécutés, déportés, exécutés ou réduits au silence, sont encore orphelines d’une véritable reconnaissance nationale. L’État a timidement admis les faits, mais où sont les commémorations officielles ? Où sont les monuments qui honoreraient la mémoire des victimes ? Où est la volonté sincère de dire : “Plus jamais ça” ?
La présence du président Ghazouani à Thiaroye est un acte fort. Mais qu’en est-il de ces hommes et femmes mauritaniens qui réclament encore justice et reconnaissance ? La mémoire nationale ne peut être sélective. Tout comme le Sénégal honore ses tirailleurs, la Mauritanie doit affronter son propre passé, non pas pour raviver les douleurs, mais pour panser les plaies et bâtir un avenir où chaque citoyen, quelles que soient ses origines, se sent inclus et respecté.
Commemorer, c’est guérir. Oublier, c’est trahir. La Mauritanie doit briser le silence et faire le premier pas vers une réconciliation sincère avec son passé.
Que cette image inspire des actes concrets pour les enfants de notre propre histoire, encore oubliés dans les pages sombres de nos mémoires.
Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur
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