Sénégal – «Le temps des promesses est révolu» : les jeunes attendent Assemblée et gouvernement au tournant

Le 360.maVidéo Coût de la vie, chômage des jeunes, immigration irrégulière… ce ne sont pas les chantiers qui manquent dans un pays où près de la moitié de la population a moins de 20 ans. Déjà élu au premier tour de la présidentielle, Pastef a désormais les coudées franches après le raz-de-marée des législatives. Cette liberté de manœuvre sera-t-elle suffisante pour répondre aux attentes des citoyens ?

«Je rends hommage au peuple sénégalais pour la large victoire qu’il a donnée à Pastef», le parti du président et du Premier ministre n’a pas attendu les résultats définitifs des législatives anticipées pour crier victoire. Un triomphe que nul ne lui conteste, pas même l’opposition. La preuve: «ce n’est pas une honte de perdre face à une organisation aussi bien structurée que le Pastef. Nous avons mené une campagne propre et fait entendre notre voix. C’est une étape qui nous pousse à travailler davantage pour l’avenir». Au micro du 360 Afrique, Mama Sané, candidate malheureuse de la coalition Wareef, se dit satisfaite «malgré la défaite

Ces législatives ont eu lieu le 17 novembre après que président Bassirou Diomaye Faye a dissous le Parlement en septembre dernier pour disposer d’une «majorité stable» dans une Assemblée alors dominée par les partisans de l’ancien président Macky Sall.

C’est désormais chose faite. Amath Wade, membre de la coalition Pastef, salue une victoire qu’il qualifie de «récompense méritée pour un projet qui parle au cœur des Sénégalais». Pour lui, cette majorité obtenue à l’Assemblée nationale est la preuve de la confiance placée par le peuple dans leur programme.

Quant à l’avenir, le Pastef, rassure et dit être conscient des attentes de la jeunesse, très mobilisée pendant ces élections. Et ce ne sont pas les problèmes qui manquent dans un pays où près de la moitié de la population a moins de 20 ans et où le chômage est endémique. Au deuxième trimestre de l’année 2024, les jeunes qui sont ni en études, ni en emploi, ni en formation ont représenté 30,7% de la population âgés de 15 à 24 ans.

Au chômage, s’ajoute le casse-tête de l’immigration clandestine. En septembre dernier, 39 personnes avaient péri dans le naufrage d’une embarcation transportant illégalement des migrants vers l’Europe au large des côtes sénégalaises. Ces morts viennent allonger une liste déjà longue de jeunes migrants qui n’atteindront jamais les rives rêvées de l’Eldorado. Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, au cours des cinq premiers mois de 2024, plus de 5.000 personnes sont mortes en essayant de rejoindre l’Espagne par la mer. Il s’agit du nombre de décès le plus élevé depuis que l’ONG a commencé à collecter des données en 2007.

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Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)

Source : Le 360.ma (Maroc)

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