Agence Ecofin – A la COP29 qui se tient actuellement à Bakou en Azerbaïdjan, les débats sont pour l’essentiel orientés vers la finance. Tout le monde semble oublier que la culture, et notamment l’héritage culturel africain, est lui aussi sévèrement menacé par les changements climatiques.
En avril 2024, des experts d’Afrique de l’Est se réunissaient en atelier à Nairobi afin de discuter des menaces à la sauvegarde des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO au Kenya, à Madagascar et en Tanzanie. Le continent africain abrite en effet le plus grand nombre de sites menacés de ce patrimoine, avec 14 sur 56 estimés en péril.
L’une des principales menaces est posée par les changements climatiques. Le problème n’est pas une spécificité africaine, le tiers des 318 villes du patrimoine mondial étant affectées par le climat, selon l’UNESCO. Depuis plusieurs années, des archéologues soudanais attirent l’attention sur les potentiels dégâts des crues du Nil sur le site classé d’al-Bajrawiya. L’ancienne ville royale voit de plus en plus se rapprocher des eaux qui pourraient la détériorer sérieusement, voire la faire disparaitre.
Le site d’al-Bajrawiya au Soudan
Au Kenya, l’ancienne ville de Lamu, vieille de 700 ans, fait aussi face à un recul du littoral qui lui sert de protection naturelle contre la mer. Le mont Karthala, point culminant des Comores, craint des inondations à l’horizon 2100. Au Ghana, ce sont les comptoirs commerciaux et châteaux forts construits entre 1482 et 1786 qui craignent également la montée du niveau de la mer.
Vue du Volcan Karthala
Au Mali, c’est la ville de Djenné qui est menacée par le réchauffement climatique. Le banco dont sont constituées ses quelque 2000 maisons dans une architecture devenue emblématique est affecté par le climat, altérant le paysage offert. Les habitants de Djenné se plaignent aussi de voir leurs revenus diminuer en raison des mauvaises récoltes.
Globalement selon l’UNESCO, 70% des sites africains du patrimoine culturel mondial seront menacés par la montée du niveau de la mer à l’horizon 2050. Ces sites, leur sauvegarde, ainsi que les menaces posées au patrimoine culturel africain par les changements climatiques semblent totalement absents des débats abordés par les différents participants à la COP29 qui se tient actuellement à Bakou en Azerbaïdjan.
Servan Ahougnon
Source : Agence Ecofin
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