Cher(e)s ami(e)s,
Avant tout propos, je souhaiterais convoquer les versets 1,2 et 3 de la sourate « Al Ankabut » qui enseignent, en substance, que c’est dans les épreuves que l’on reconnaît ceux qui sont védiques, résilients, croyants et déterminés. [الم أَحَسِبَ النَّاسُ أَن يُتْرَكُوا أَن يَقُولُوا آمَنَّا وَهُمْ لَا يُفْتَنُونَ, وَلَقَدْ فَتَنَّا الَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ فَلَيَعْلَمَنَّ اللَّهُ الَّذِينَ صَدَقُوا وَلَيَعْلَمَنَّ الْكَاذِبِينَ ]. Lesdits versets ne déclament-ils pas, en effet : « Alif Lam Mim. Les hommes s’imaginent-ils qu’on les laissera dire : « Nous croyons » sans les mettre à l’épreuve ? Nous avons déjà mis à l’épreuve ceux qui les ont précédés. Dieu connaît parfaitement ceux qui disent la vérité et ceux qui ne font que mentir « . On va reprendre la formule de Léopold Sédar Senghor parlant de l’État : un ÊTRE ambitieux doit rester ferme, sans faiblesse coupable et sans cruauté inutile. Les Éditions Albouraq sont classées septième éditeur religieux de France, par une étude réalisée par l’institut de sondage Ipsos et première maison d’édition d’ouvrages arabo-musulmans dans l’espace francophone. C’est donc un grand honneur que nous a fait le comité de lecture de cette grande maison d’édition d’accepter l’essai d’un parfait inconnu qui, plus est, en est à son baptême de feu de l’écriture à destination de lecteurs potentiels provenant de divers horizons.
Cette envie de partage, à la fois d’enseignements et de vécu est partie du postulat, qui est nôtre, que tout un chacun doit nécessairement avoir l’humilité d’admettre ses limites pour les connaissances gnostiques (La Maarifa), être constamment ouvert à l’apprentissage de ce type de Science et ne surtout pas hésiter à demander de l’aide à ceux qui peuvent guider les apprenants. Il n’y a en effet aucune honte à reconnaître son ignorance ou ses lacunes sur un sujet donné. C’est ainsi que nous grandissons et apprenons parce qu’il est impossible de tout savoir. Le grand philosophe Socrate disait : « Je sais que je ne sais rien ». Le grand maître nous rappelle ainsi que notre ignorance est le premier pas vers la sagesse et les connaissances transverses. En admettant nos lacunes, nous nous ouvrons donc à de nouvelles compétences. Comme nous vous l’avions annoncé précédemment, au sujet de notre premier « enfantement spirituel », nous voilà au terme de notre gestation, fort heureusement savamment et patiemment » assistée » par vous tous. Notre bonheur est d’autant plus grand qu’il s’agit de jumeaux. Des jumeaux qui seront nés séparément, l’un sera « shakespearien » et l’autre « molièrien ». Mais c’est surtout de celui du pays de Molière que nous aimerions vous parler. L’enfant a été conçu à l’embouchure de la spiritualité et de la temporalité. Un enfant au tissage des pensées ésotériques et exotériques de notre belle religion. Cet enfant, nous le chérissons déjà tant, car la profondeur et la transversalité de vos apports sont parvenues à lui donner le visage et, nous l’espérons, l’âme d’un ouvrage à caractère religieux, philosophique et scientifique.
Nous rendons grâce au Seigneur en disant » سَلاٰمٌ قَوْلاً مِنْ رَبٍّ رَحِيمٍ » Salamun Qawlaan Min Rabbin Rahimin (Salut, leur sera-t-il dit, de la part d’un Seigneur miséricordieux. Sourate 36, Verset 58). Nous espérons que cet ouvrage ouvrira la voie à d’autres productions plus profondes et fécondes, parce que nous sommes dans un monde en perpétuelle quête de sens, tant il est sujet à une désorientation générale. Par conséquent, chacun d’entre nous est susceptible d’indiquer une direction par la réflexion et par son niveau de connaissance. Les réflexions présentées dans cet ouvrage tournent autour de la philosophie soufie. Sa partie temporelle, en revanche, traite des questions de société à travers l’actualité. L’idée qui le sous-tend est celle d’amener les lecteurs à réfléchir sur l’intersection (le juste milieu) de la spiritualité et de la temporalité, pour façonner des êtres tolérants et ouverts : en un mot, l’avènement d’un nouveau type de musulman dans un monde qui est devenu un village planétaire. Aristote disait: « Se connaître soi-même est le début de toute sagesse ». Et ce dernier a beaucoup influencé la pensée d’Ibn Roushd (rta) et certains maîtres soufis de nos contrées. C’est l’envie de se connaître soi-même qui déclencherait le processus susceptible de nous mener vers la personne que nous sommes censés ÊTRE. Albert Einstein nous dit : « Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide. »
Cet ouvrage n’est pas le fruit d’un hasard. Il est le résultat de deux ans de travail, qui résultent eux-mêmes de vingt-sept ans d’immersion, d’échanges avec des différents maîtres soufis, de recherches et de vécu dans le soufisme. Nos proches et nos condisciples savent très bien que nous avons, depuis toujours, développé des réflexions sortant des sentiers battus, dans le soufisme, contrairement à ceux qui ne connaissent pas et qui pourraient penser que ce recueil n’a été inspiré que récemment avec l’avènement des nouvelles technologies. Pour déconstruire cette pensée et détenir la bonne grille de lecture, il conviendrait, en lisant cet ouvrage, de prêter une attention particulière aux sources de sa pensée. Son texte, en effet, ne raconte pas le récit d’une famille, d’une communauté ou d’un statut social, mais plutôt celui de l’ÊTRE, sans étiquette, vêtu d’une identité humaine qui refuse d’être éclipsée par des différences. A ce sujet, je reprends l’éloquent propos du Professeur Mbaye Thiam de l’UCAD : « L’histoire ne saurait être un miroir dans lequel on contemple quelque fierté que ce soit. Elle sert, entre autres, à évaluer sa trajectoire pour conforter les acquis et construire un parcours de PROGRÈS ». La colonne vertébrale de cet ouvrage se veut être le sens profond et non superficiel du verset suivant (Coran 49: 13).
يَـٰٓأَيُّهَا ٱلنَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَـٰكُم مِّن ذَكَرٍۢ وَأُنثَىٰ وَجَعَلْنَـٰكُمْ شُعُوبًۭا وَقَبَآئِلَ لِتَعَارَفُوٓا۟ ۚ إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِندَ ٱللَّهِ أَتْقَىٰكُمْ ۚ إِنَّ ٱللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌۭ} سورة الحجرات} « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous connaissiez les uns les autres. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. » En outre, l’ouvrage ambitionne de contribuer au développement des ÊTRES que nous sommes censés être et non des ÊTRES que la société aimerait que l’on devienne. Nous espérons que les lecteurs se retrouveront embarqués jusqu’au confluent de la spiritualité et de la temporalité, des enseignements des maîtres soufis, des spiritualités des autres croyances et des connaissances traditionnelles transverses. Nous avons en tout cas essayé, avec le plus de subtilité possible, d’expliquer comment l’on peut arriver à ses objectifs, avec maturité, en faisant trois pas vers soi-même : – un pas vers le passé, pour corriger les erreurs d’hier ; – un second, autour de soi-même, pour comprendre sa réalité interne et externe ; – Et un dernier, devant soi pour se projeter vers l’avenir. Il subsiste une autre question, essentielle, à laquelle cet ouvrage tente de répondre : La légitimité, s’hérite-t-elle ou se mérite-t-elle par le travail ? Il est clair que la « méritocratie » passe par la destruction des inégalités de départ dans nos sociétés. Pour que cela advienne, il faut l’audace et le courage de porter les responsabilités de notre devenir. La légitimité historique, sociale et académique se construit par soi-même et non par héritage. Il faut savoir et croire que tout est possible dans l’histoire d’un être humain. Ce sont l’audace et la sincérité qui permettent de construire le destin d’un homme ambitieux. En tant que consultant en systèmes d’information, il était peut-être attendu de nous un livre sur la technologie numérique ; Mais l’informaticien s’est éclipsé, sous son manteau de « Jarno », pour tisser les mots des maîtres soufis. Il délivre plutôt, aujourd’hui, ce pagne tissé multicolore, qu’il espère, au goût de la majorité des lecteurs avertis, avec de multiples pensées à l’embouchure du spirituel et du temporel. Catherine CUSSET dit : « le bonheur n’existait pas dans la durée et la continuité, mais dans le fragment, sous forme de pépite qui brillait d’un éclat singulier ». Cette belle citation nous amène à penser qu’il faut toujours renaître de ses cendres pour retrouver le bonheur après chaque échec. La science évolue en rectifiant ses erreurs et en s’adaptant au moment présent. Il y a toujours eu des erreurs d’interprétation dans l’histoire de la science, raison pour laquelle le philosophe de la science, Bachelard, a dit : « Un résultat scientifique est toujours critiquable ».
Quoi qu’il en soit, nous demeurons très passionné par le soufisme et le développement spirituel. En paraphrasant l’autre, nous ne savons pas ce qu’est la spiritualité, au sens profond du terme. Mais nous savons ce qu’est une société sans spiritualité vivante. Nous sommes, en définitive, très heureux de vous présenter notre essai qui décrit notre vision de l’être humain, selon les enseignements du soufisme. Il s’agit d’une vibrante et profonde réflexion pour une vision transformatrice de l’être humain, sachant que cette transformation ne peut avoir lieu qu’à l’intersection des valeurs spirituelles et culturelles. Cette discussion nous invite à l’enracinement de ces valeurs en ayant le courage d’habiter au confluent des différentes généalogies spirituelles et temporelles. Nous sommes convaincu que c’est le lieu qu’il faut convoiter pour devenir l’ÊTRE que nous sommes censés être dans l’océan de l’humanité, non sans rappeler Victor Hugo, qui disait : « Vouloir, c’est pouvoir et persévérer est le secret de tous les triomphes », ou Winston Churchill, pour qui « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Ce livre est dédié à mes grands-parents paternels et maternels (Paix à leurs âmes), à toute ma famille, à mes différents maîtres et à la famille de Gattaguiyou (Thierno Mamadou Bocar KANE, rta). Bien évidemment, nous ne saurions terminer sans remercier les personnes suivantes pour leurs inestimables apports, soutiens, conseils et encouragements : Mon maître et guide spirituel, Thierno Amadou El Hadji Sy, ancien Qadhi au tribunal de Nouakchott, pour ses enseignements, son estime envers ma personne, ses encouragements et sa générosité pour le partage continu des connaissances, de novembre 1997 à nos jours ; Mon grand frère et ami, le Professeur Hamdou Rabby Sy, philosophe, pour sa disponibilité à répondre à mes questions ; Mon grand frère et préfacier Hamidou Kasse, philosophe, pour son soutien ; Mon frère et condisciple, Cheikh Ahmed Boukar Niang, juriste, islamologue et petit-fils de Cheikh Ibrahima Niasse (rta)), pour la postface de l’ouvrage, qu’il a bien voulu rédiger ; Mon grand frère et condisciple Mouhamadou Yall, sociologue, pour ses conseils et ses encouragements ; Mon grand frère et ami, Mamadou Alpha Kane dit MAKS, juriste d’affaires, pour ses suggestions et précieux conseils ; Mon oncle Alassane Guissé, expert en développement local, pour ses encouragements après chaque post partagé sur les réseaux sociaux ; Mon cousin et ami Malal Samba Guissé, grand militant des langues nationales, pour tous les échanges relatifs au « Ngenndiyankaagal » au sens propre. Mon grand frère Tijani Bal, l’homme des sciences humaines, pour l’intérêt qu’il manifeste pour mes écrits. J’ai appris énormément de choses à travers les retours qu’il apporte régulièrement à mes posts ; Et tous les autres proches pour toutes leurs contributions de toutes natures à ce travail, dont les noms sont immanquablement cités dans l’ouvrage.
Présentation de L’auteur
Abdel Khadir GUISSE est un polytechnicien diplômé en informatique (Analyste Programmeur) de l’École Supérieure Polytechnique (ESP) de Dakar. Il est également diplômé de l’Institut Universitaire Professionnel de Paris-Sud et de Birmingham City University (Royaume Uni). Après plusieurs années d’expérience au Royaume Uni, il revient en France en tant que consultant Technico-fonctionnel, spécialisé en systèmes d’Informations. Abdel GUISSE est également certifié en Méthodologie agile (Scrum) et en protection des données personnelles (DPO). Il a travaillé dans plusieurs entreprises affiliées au CAC40, telles que le groupe VEOLIA, EDF et le groupe PSA, devenu récemment STELLANTIS. Disciple de Cheikh Ibrahima NIASSE (rta), sa philosophie consiste à opérer des croisements de la pensée des différents maîtres soufis avec les sciences exactes (technologie numérique). Il a été initié à la spiritualité soufie, en novembre 1997, au sein de la «Zawiya» de Thierno Abdallah Dia (rta), par Thierno Amadou El Hadji SY, ancien «Qadi» au tribunal de Nouakchott (Mauritanie). Il a été élevé au grade de «Mouqadam» en 2003 par Thierno Amadou El Hadji SY et 2006 à Paris par Cheikh Hassan CISSE (Paix à son âme, Imam de la grande mosquée de Medina Baye)
@Yoo Alla Faabo !
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