En pointant la fragilité politique au Sahel et la poursuite des conflits armés, le ministre mauritanien de l’Intérieur remet sur la scène de la sous-région l’augmentation de la criminalité et l’afflux des migrants.
Cette alerte de la Mauritanie sur la montée du terrorisme et de l’immigration illégale ne surprend pas les observateurs qui pointent des Etats sahéliens en sursis face à la poursuite de la guerre au Mali dont les conséquences humanitaires pèsent sur la Mauritanie qui abrite aujourd’hui près de 100000 réfugiés maliens dans les camps de Mberra à la frontière malienne.
Ce conflit qui dure depuis 2012 cache un trafic d’êtres humains d’armes et de drogue et la dispersion de terroristes dans cette bande sahélo-saharienne et ailleurs en Afrique voire l’Europe. La gravité de la situation résulte du fait qu’un sahélien sur 3 meurt de cette confrontation avec les Djihadistes.
Et d’autre part la Mauritanie est confrontée à un flux de migrants vers l’Europe. Sur les 22000 arrivés aux Iles Canaries 13000 sont passés par les côtes mauritaniennes. Un chiffre qui inquiète les autorités de Nouakchott qui luttent sur deux fronts. C’est tout le Sahel qui est menacé par ces deux phénomènes.
La montée du terrorisme impactant les pays sur fond de coups d’Etat militaire au Mali, au Niger au Burkina Faso et en Guinée. Les trois premiers pays se sont regroupés sous l’Alliance des Etats du Sahel. Cette nouvelle configuration politique rend difficile une stratégie commune aux 11 pays sahéliens contre le terrorisme et l’immigration illégale. Dans ces deux domaines la Mauritanie est aidée financièrement par le HCR pour les réfugiés maliens et l’UE pour la gestion des migrants.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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