La défense antimissile israélienne permet à l’Iran d’attaquer sans conséquences, mais jusqu’à quand ?

Les deux pays se trouvent dans une situation étrange, faite d'attaques tièdes et de représailles mesurées, mais l'embrasement n'est pas loin, et le risque d'une guerre nucléaire non plus.

Korii  – La situation est pour le moins paradoxale. Six mois après une première attaque massive, l’Iran a de nouveau lancé le 1er octobre entre 180 et 200 missiles balistiques sur Israël, dans le contexte d’une escalade régionale qui a commencé après les attentats du 7 octobre 2023. Mais la grande majorité de ces projectiles ont été interceptés par la défense antimissile israélienne, avant que l’État hébreu ne contre-attaque «avec retenue». Comme si la situation arrangeait tout le monde : on riposte pour la forme, on fait le dos rond, et on évite que la situation ne dégénère.

La république islamique y trouve son compte, en évitant ainsi de perdre la face devant l’ennemi israélien, tout en contenant l’escalade militaire. Mais que se passera-t-il le jour où ces missiles passeront au travers ? La situation pourrait alors dégénérer et échapper au contrôle des deux belligérants, explique le magazine scientifique américain Popular Mechanics. L’Iran est-elle prête à faire face à une attaque massive d’Israël sur son sol?  A-t-elle seulement les moyens de riposter ?

«L’Iran ne tire peut-être pas la bonne conclusion cependant: penser que de telles attaques peuvent être menées avec un risque relativement faible de déclencher une guerre– jusqu’à maintenant. Si l’Iran finissait par développer des ogives nucléaires (ce qui n’est pas encore le cas), il existe un risque que des attaques de missiles balistiques conventionnels soient prises pour des attaques nucléaires, ce qui déclencherait une riposte nucléaire d’Israël», analyse le magazine.

Éviter un scénario à la «Fallout»

 

Il faut dire que les missiles balistiques sont globalement imprécis : on peut les décrire comme des fusées non-guidées qui se propulsent dans l’exosphère avant de retomber en cloche vers leur cible à une vitesse supersonique. Ils n’en sont pas moins difficiles à intercepter, surtout dans leurs versions à moyenne et longue portée utilisées par Téhéran contre Israël. Ils ont été détectés et contrés à temps par les multiples dispositifs de défense de l’État hébreu, permettant à la population de se mettre à l’abri.

Pour ce faire, Israël a notamment utilisé ses antimissiles Arrow, couplés à ses radars Green Pine. Sans oublier l’assistance de l’allié américain –mais aussi jordanien et britannique– dont le Système infrarouge spatial (SBIRS) a détecté les missiles balistiques, et dont les destroyers USS Bulkeley et USS Cole ont tiré une douzaine de leurs propres missiles antibalistiques SM-3. De quoi créer un faux sentiment de sécurité ?

Une guerre Iran-Israël serait très gênante pour Poutine (mais arrangerait bien la Chine)

 

Si l’Iran commence à répéter ce schéma de frappes «démonstratives», il se peut que Benyamin Netanyahou intensifie à son tour ses frappes de représailles, comme ce fut le cas le 26 octobre. Pour le moment, les dégâts dans les deux camps ne sont pas assez importants pour justifier une guerre ouverte et massive, mais chaque nouvelle attaque en augmente le risque, même si personne n’a rien à y gagner.

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Repéré sur Popular Mechanics

 

 

 

Camille Lemaître

 

 

 

Source : Korii – (Le 05 novembre 2024)

 

 

 

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