Saharamedias – À Nouadhibou, principale ville portuaire du pays, un groupe de pêcheurs traditionnels a exprimé son mécontentement face aux récentes mesures prises par les autorités locales. En effet, mardi dernier, ils ont protesté contre les tentatives des garde-côtes d’imposer un dispositif de localisation sur les bateaux mauritaniens, laissant les navires sénégalais exemptés de cette contrainte. Ce sentiment d’injustice et de pression administrative accrue a réuni les pêcheurs dans une contestation vive, dénonçant un traitement qu’ils estiment inéquitable et inadapté à leur réalité.
Pour ces pêcheurs, la pêche traditionnelle en Mauritanie est déjà marquée par une bureaucratie lourde, et la mise en place de ces dispositifs de suivi semble être, selon eux, un excès de zèle de la part des garde-côtes. Ils redoutent que cette mesure, imposée uniquement aux bateaux mauritaniens, ne complexifie davantage leurs activités et n’aggrave les conditions de travail, déjà difficiles. Certains manifestants soulignent également que cette mesure est perçue comme injuste, puisque les bateaux sénégalais qui naviguent dans les mêmes eaux ne seraient pas soumis aux mêmes contraintes.
Les pêcheurs traditionnels se considèrent comme délaissés, notamment en comparaison avec les subventions et les soutiens étrangers perçus dans le secteur de la pêche. Ils évoquent l’implication d’organismes internationaux, comme l’Allemagne, qui selon eux privilégient principalement les propriétaires d’usines et les industriels au détriment des pêcheurs artisanaux. Cette situation génère un sentiment de marginalisation et de frustration, car ces derniers estiment ne pas bénéficier des retombées des investissements étrangers dans la pêche, alors qu’ils représentent une part essentielle de ce secteur en Mauritanie.
Les manifestants ont également pointé du doigt la Société mauritanienne de commercialisation du poisson (SMCP), dont ils considèrent que les actions et les programmes ne profitent pas assez aux pêcheurs traditionnels. Ils critiquent le manque de soutien direct et d’impact tangible de la SMCP sur leur travail quotidien. Cette société, censée jouer un rôle central dans la régulation et la valorisation des produits de la pêche, semble aux yeux des pêcheurs traditionnels orienter ses efforts vers d’autres acteurs du secteur, laissant ainsi ces derniers se débattre seuls dans un environnement de plus en plus compétitif et exigeant.
Dans le même registre, les pêcheurs dénoncent les usines de farine de poisson implantées sur la côte, qu’ils perçoivent comme une menace directe pour les ressources halieutiques et la sécurité alimentaire du pays. Ils estiment que ces usines, par leur demande élevée de poissons destinés à la transformation, réduisent les stocks disponibles pour la consommation locale et contribuent à la dégradation de l’environnement marin. Selon eux, la surpêche, alimentée par ces usines, compromet la durabilité des ressources, ce qui impacte directement les revenus et les conditions de vie des pêcheurs traditionnels.
Face à ces défis, les pêcheurs traditionnels demandent des actions concrètes pour protéger leurs moyens de subsistance. Ils réclament l’activation d’un contrôle plus strict sur l’exploitation des ressources halieutiques, espérant ainsi prévenir une surexploitation qui nuirait à la biodiversité marine et à la pêche locale. Pour eux, une meilleure régulation est indispensable pour garantir la sécurité alimentaire et préserver l’équilibre fragile des ressources maritimes.
Source : Saharamedias (Mauritanie)
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