Courrier international  – Elle marche sur une corde tendue dans le ciel, entre les immeubles. Dans ses mains, une longue perche ; et sous ses pieds, le vide. Garder l’équilibre n’est pas aisé lorsqu’on est chargé. En l’occurrence, elle a tout le poids de la démocratie sur ses épaules.

La statue de la Liberté sur la corde raide, c’est l’illustration choisie par The New Yorker pour sa couverture datée du 11 novembre, mise en ligne en pleine semaine électorale américaine. Car qui dit “vote” dit “heure de vérité” pour un pays “de plus en plus divisé”, et dont “la démocratie (est) en péril”.

Danger ambulant

Barry Blitt, l’illustrateur star de l’hebdomadaire new-yorkais qui signe cette couverture, explique se sentir “très anxieux” lorsqu’il observe des funambules marcher sur un fil en hauteur. Mais il ajoute : “Ce n’est rien comparé à ce que je ressens face à l’enjeu de cette élection.”

Le caricaturiste a multiplié les dessins satiriques sur Donald Trump au cours de cette campagne présidentielle riche en rebondissements. De “dictateur en devenir” au mois de janvier à personnage horrifique pour un Halloween électoral –“Un bonbon ou un sort, ou un Trump” –, le candidat républicain a hanté les pages du New Yorker cette année.

Le magazine, qui a apporté son soutien à Kamala Harris au mois de septembre, a toujours dépeint Trump comme un danger ambulant pour l’Amérique, sa démocratie, son état de droit et ses citoyens.

D’ici au 11 novembre, les Américains auront décidé du sort réservé à leur nation et à leur statue de la Liberté par la même occasion. Aura-t-elle chuté ?