Le « husky du désert », nouvelle mode en Mauritanie

Au cœur du Sahara, il n’est pas rare de croiser des huskys, une race originaire du grand nord qui malgré les apparences semble bien s’adapter à la chaleur du désert.

Peuple Animal – Kayo, un chien husky, gambade aux côtés de son maître en lisière de Nouakchott à la tombée du jour. Il laisse ses petites empreintes sur le sable chaud du désert. Originaire de Sibérie, dans le Grand Nord, et traditionnellement élevé comme chien d’attelage, le husky est désormais à la mode dans le Sahara et il n’est pas rare d’en croiser en compagnie de leur maître dans la capitale mauritanienne. « Je pensais qu’il pouvait avoir des problèmes avec la chaleur, mais ce n’est pas le cas », se réjouit Ahmed Maham, qui regarde Kayo avec tendresse.

Une race qui doit son succès à la pop culture

Comme bien d’autres à travers le monde, le jeune homme a été inspiré par la série Game of Thrones, avec ses loups géants. « C’est avec ça que j’ai adoré les huskys, parce qu’ils ressemblent aux loups. Moi, j’en voulais un tout blanc comme celui d’Arya », l’une des héroïnes, dit-il.

Un chien qui s’adapte

Bien que les fortes chaleurs ne soient pas idéales pour lui, le husky a de grandes capacités d’adaptation, souligne Hela Rokbani, vétérinaire à l’association française Société protectrice des animaux. Le husky a un sous-poil, explique-t-elle. Ces deux couches de poils font office de régulateur thermique contre le froid comme le chaud. Le husky renouvelle son poil deux fois par an et va automatiquement adapter sa fourrure au climat local. « Un husky en Sibérie aura donc une mue différente en Afrique », poursuit-elle.

Des précautions pour assurer son bien-être

Pour autant, comme la Mauritanie n’est pas son habitat naturel, « il faut rester vigilant et prendre des précautions : leur donner de l’eau fraîche, les sortir à certaines heures de la journée, les abriter à l’ombre ». Sur son toit terrasse de Nouakchott où frappe le soleil, Amadou Daff remplit une bassine d’eau pour rafraîchir son chien couché sur un tapis à motifs. En cette période, la température atteint régulièrement les 40° Celsius.

Surveillance assidue de leur hydratation, toit de la niche en bois et pas en métal, « il faut vraiment prendre soin des huskys. Ils ne sont pas faits pour n’importe qui », estime-t-il. Le dresseur de chiens Amadou Mbodj s’est spécialisé dans la vente et le traitement des huskys. « Elle, c’est Gloria, c’est le premier husky que j’ai eu. Cela fait bientôt 7 ans qu’elle est ici. Je l’ai eue par un ami syrien et depuis, je ne peux plus me séparer d’elle », confie-t-il. Il en importe du Maroc où ils sont élevés. Pour les amener en Mauritanie, il faut « beaucoup de papiers », des autorisations, un carnet de vaccination. « C’est loin et il y a des tracasseries à la douane », raconte-t-il, « mais c’est faisable ».

Évolution des mœurs

 

Il met les propriétaires en garde contre les vols, qui ont augmenté. Autrefois, les Mauritaniens n’aimaient pas les chiens. Ils cohabitaient seulement avec eux. Mais les choses évoluent, et les gens commencent à adopter des chiens de compagnie, affirme M. Mbodj. Il vend les huskys entre 350 et 700 euros. « Auparavant, je faisais des promenades à la plage et dans les quartiers chics, les gens me demandaient quels étaient ces chiens. Les Mauritaniens aiment les huskys à cause de leur beauté, leur sociabilité et leur pelage extraordinaire », assure-t-il.

Les chiens de race ont la cote

 

Selon le docteur Mouhamadou Ba, spécialiste en médecine canine et secrétaire général de l’ordre vétérinaire, le nombre de huskys et de chiens de race comme les bergers allemands, les caniches ou les chihuahuas a augmenté depuis une dizaine d’années, notamment chez les Mauritaniens qui ont beaucoup d’argent et voyagent à l’étranger. Mais il n’existe pas de statistiques officielles fiables sur leur nombre. Généralement, les enfants demandent à leurs parents de leur acheter ce type de chien. Il faut ensuite avoir les moyens de s’en occuper. Le fait d’avoir un chien de race est un marqueur d’une partie de la société mauritanienne en mutation, affirme-t-il.

 

Morgane THOMAS avec AFP

 

 

 

 

Source : Peuple Animal

 

 

 

 

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