
Deutsche Welle – Vivre loin de ses proches et être contraint de cesser ses activités de journaliste, c’est le calvaire auquel a été condamné Newton Ahmed Barry, journaliste burkinabè. La source de ses malheurs a été de manifester sa solidarité avec les médias internationaux interdits dans son pays : « J’ai dû partir parce qu’ils ne pouvaient pas m’obliger à me taire par le biais de procédures judiciaires et de tribunaux, alors ils sont passés à l’étape suivante, à savoir attaquer mon intégrité physique, et j’ai couru le risque d’être kidnappé et peut-être tué. »
Intimidation, enlèvement, assassinat
Le cas de Newton Ahmed Barry n’est pas isolé. Selon Reporters sans frontières
(RSF), des centaines d’autres journalistes au Sahel sont menacés et ne peuvent plus exercer leur métier, d’autres sont enlevés et, dans le pire des cas, tués.
Les cas les plus récents comprennent la disparition de quatre journalistes et chroniqueurs en juin et juillet derniers au Burkina Faso, dont Atiana Serge Oulon, connu au Burkina Faso comme l’un des derniers journalistes osant traiter des questions militaires. Celui-ci aurait été recruté de force dans l’armée.
Au Niger, Samira Sabou, blogueuse et journaliste indépendante, a été détenue secrètement pendant une semaine l’année dernière.
Refus d’obtempérer
Les victimes de ces violences sont ceux qui refusent de se plier aux « injonctions patriotiques » des autorités militaires arrivées au pouvoir par la force, explique Malick Konaté, journaliste malien qui vit lui aussi en exil.
« Il est très difficile d’être journaliste au Mali en particulier et au Sahel en général. Les journalistes sont confrontés à deux options, soit s’autocensurer et suivre la ligne, soit quitter le pays, ce qui a été mon cas. Ainsi, toute personne qui se donne à rapporter des informations est traitée comme quelqu’un qui cherche à déstabiliser le pays, ou qui est à la solde de l’Occident. »
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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