Soixante condamnations à mort en Mauritanie

 Le CalameEn Mauritanie, le nombre de condamnations à mort restait à peu près stable mais il a explosé en 2021 avec soixante peines capitales prononcées. En 2023, on comptait en tout 163 détenus condamnés à mort, dont une femme et dix-huit étrangers, contre 115 à la fin de l’année 2018.

L’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), et Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM), demandent en conséquence à l’État mauritanien d’examiner sérieusement la situation de cette sentence dans le pays.

La dernière exécution capitale remonte au 3 Décembre 1987. Prononcée par un tribunal militaire, elle fut appliquée à trois officiers négromauritaniens accusés de tentative de putsch. Depuis, la Mauritanie se trouve en situation de moratoire de fait. Les condamnés à mort sont répartis entre les prisons de Bir Moghreïn, Nbeïka, Nouakchott et Aleg mais il n’existe aucun « couloir de la mort » dans le pays.

Le Droit national mauritanien comporte une quarantaine de dispositions juridiques portant sur l’application de cette peine et reste fortement influencé par le Droit pénal musulman de rite malékite, l’une des quatre écoles juridiques de l’islam sunnite. Un nombre important de crimes passibles de la peine de mort, en Mauritanie, ne rentre pas dans la catégorie de ce qui constitue, aux termes du Droit international des droits de l’Homme, les « crimes les plus graves ».

Le nombre total de détenus en Mauritanie oscille entre 1 800 et 2 400, répartis sur tout le territoire mauritanien dans un peu moins d’une vingtaine d’établissements pénitentiaires. À l’instar de beaucoup d’autres systèmes, le régime carcéral mauritanien reste le creuset et l’incubateur des ambiguïtés données au sens de la peine, entre vengeance, réparation, réhabilitation et réinsertion sociale des détenus.

« Du fait de la sensibilité politique et sociétale qui entoure la question de la peine de mort au Mauritanie, peu nombreux sont les avocats qui acceptent de défendre des accusés passibles de cette sentence, indique EPCM. Lorsqu’ils acceptent, ils peuvent être victimes de harcèlement ou recevoir des menaces. Très volontaire, la Société civile mauritanienne est cependant très active, même si la dynamique entre les associations reste encore à mûrir pour faire émerger un dialogue structuré entre elles, tout d’abord, puis avec les autorités étatiques, avant de jouer un rôle constructif de médiation sur les questions de droits fondamentaux, d’accès à la justice et de la peine capitale. »

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Source : Le Calame (Mauritanie)

 

 

 

 

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