Gaza : scènes de fin du monde dans Jabalia assiégée

Dans la cour d'un hôpital du nord de la bande de Gaza assiégée par l'armée israélienne, des jeunes hommes pleurent, le visage déformé par les larmes. Par terre, des linceuls blancs, certains faisant la taille d'enfants, d'où dépassent une main ou un pied recouverts de cendres.

Courrier international – « Il y a énormément de morts et des personnes sont encore sous les décombres, portées disparues », dit à l’AFP Mouhammad Abou Halima, un habitant de Jabalia âgé de 40 ans.

« Depuis plus d’une semaine, il n’y a plus d’espoir, plus d’eau et plus de moyens de subsistance », résume-t-il.

L’armée israélienne resserre son étau autour de Jabalia, localité du nord du territoire palestinien où le Premier ministre israélien Benjami Netanyahou a assuré dimanche qu’elle démantelait les « bastions du Hamas ».

Les structures de santé sont également à cours de fournitures médicales et manquent de carburant pour faire fonctionner les générateurs électriques.

« Nous sommes assiégés par Israël », lâche Hussam Abou Safiya, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, localité voisine.

« Nous souffrons d’un blocus sur les denrées alimentaires, les médicaments, les fournitures médicales et même le carburant venant du sud vers le nord. Le personnel médical est « épuisé, il y a très peu de médecins disponibles », poursuit-il.

 

Proches de victimes palestiniennes mortes après un bombardement israélien sur Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 12 octobre 2024

 

L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a publié une photo de son centre de soins de Jabalia, la façade presque entièrement calcinée.

Selon l’agence, plus de 400.000 personnes se trouvent dans cette zone où combats au sol et bombardements aériens se sont intensifiés.

« Nous avons déjà trop souffert, entre le déplacement, la famine et la mort. Nous ne pouvons plus supporter cette guerre plus longtemps », raconte à l’AFP Imane Marwan, originaire de Jabalia et déplacée à Deir al-Balah où elle a fui.

« Déjà trop souffert »

 

Victimes d’un bombardement israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 12 octobre 2024

 

En un an de guerre, M. Netanyahu s’est engagé à plusieurs reprises à remporter une victoire totale à Gaza face au Hamas, qui selon des experts a été considérablement affaibli par l’assassinat de plusieurs de ses dirigeants et de milliers de combattants.

Mais le mouvement islamiste palestinien, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne notamment, continue à combattre les soldats israéliens sur le terrain et à envoyer des roquettes sur Israël.

Dimanche, le Hamas a qualifié les opérations israéliennes à Jabalia de « campagne militaire criminelle ».

Au moins 140 personnes y ont été tuées depuis le début de cette nouvelle offensive, selon la Défense civile de Gaza

« Il y a des dizaines de personnes disparues sous les décombres, et nous ne pouvons absolument pas les atteindre », a indiqué son porte-parole, Mahmoud Bassal.

Face aux pénuries et aux bombardements, de nombreux habitants tentent de partir, emportant avec eux quelques sacs, des casseroles, ou des bidons d’eau.

 

 

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Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)

 

 

 

 

Source : Courrier international (France)

 

 

 

 

 

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