Mais où donc est passé Esmaïl Qa’ani, chef des Brigades al-Qods ?

Alors que les médias israéliens annoncent que le commandant de la Force al-Qods des gardiens de la révolution iranienne a été blessé jeudi, le régime de Téhéran reste silencieux.

 L’Orient Le Jour – Il a été vu pour la dernière fois en public dans les bureaux du Hezbollah à Téhéran, deux jours après qu’Israël a tué le chef de la milice libanaise, Hassan Nasrallah, dans la banlieue sud de Beyrouth vendredi 27 septembre.

Depuis, plus de trace du général Esmaïl Qa’ani, 67 ans, commandant en chef de la Brigade al-Qods, la force d’élite du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI), chargée des opérations extérieures avec les supplétifs de Téhéran qui forment « l’axe de la résistance ». Des informations circulant dans les médias israéliens affirment que l’homme aurait été blessé, voire tué, jeudi 3 octobre dans la frappe israélienne ayant ciblé Hachem Safieddine, le successeur pressenti de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah. L’absence d’Esmaïl Qa’ani a également été notée lorsque le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dirigé une cérémonie de prière en mémoire de l’ancien chef du Hezbollah.

Si les responsables iraniens n’ont pas encore réagi à ces spéculations, seule l’agence de presse prorégime Mehr a démenti l’information, soulignant que le commandant se trouvait en « parfaite santé ». La semaine dernière, Esmaïl Qa’ani s’était rendu dans la capitale libanaise pour rencontrer des hauts responsables du Hezbollah et aider le groupe à se remettre de la vague d’attaques israéliennes qui ont décapité en quelques jours le centre de commandement de la milice chiite, selon le New York Times, qui s’appuie sur les témoignages de trois responsables iraniens. Il devait également participer à la cérémonie funéraire de Hassan Nasrallah à Téhéran.

« Taupe » iranienne ?

Le silence de la République islamique entourant l’état de santé d’Esmaïl Qa’ani suscite néanmoins l’inquiétude au sein de la base du régime. Le site d’information iranien proche du pouvoir Tabnak a ainsi pressé samedi le CGRI d’informer le public : « L’opinion publique attend des nouvelles de notre général en vie et en bonne santé », a-t-il écrit. Avant de poursuivre : « Si le général Qa’ani est vivant et en bonne santé, la meilleure façon de clarifier et de nous assurer qu’il va bien est de publier une courte vidéo de lui. »

« L’ambiguïté tient soit à une prudence dans la mesure où elle vise à protéger Qa’ani pendant qu’il est sur le terrain, soit à faire gagner du temps au régime. Admettre qu’il est au Liban ou en Syrie contribuerait à en faire une cible. Par ailleurs, si les autorités iraniennes confirment sa mort, elles seront contraintes de riposter », a souligné dimanche sur X Afshon Ostovar, professeur agrégé des affaires de sécurité nationale à la Naval Postgraduate School de la marine américaine en Californie, à l’heure où l’Iran cherche à éviter depuis un an un embrasement régional pour assurer la survie de son régime.

Mais depuis quelques jours, l’absence d’informations à ce sujet alimente également certaines rumeurs sur les réseaux sociaux selon lesquelles Esmaïl Qa’ani serait une « taupe » iranienne qui aurait informé les services de renseignement israéliens et permis l’élimination des dirigeants du Hezbollah, parmi lesquels Hassan Nasrallah.

Une personnalité clivante

 

Le général de brigade avait succédé à Kassem Soleimani, assassiné lors d’une frappe américaine de drone en Irak le 3 janvier 2020. Homme discret, jugé beaucoup moins charismatique que son prédécesseur, Esmaïl Qa’ani avait été salué à sa nomination par le guide suprême comme « l’un des commandants les plus décorés » du CGRI. Entré en 1993 au sein de la Force al-Qods, il avait été choisi comme second par Kassem Soleimani en 1997, fier de ses succès militaires lors de la guerre Iran-Irak. Sous sa direction, le rôle d’Esmaïl Qa’ani était principalement axé sur la gestion des affaires internes de la Brigade al-Qods, tandis que Soleimani s’occupait des affaires extérieures et se montrait très proche des groupes affiliés à l’Iran dans la région.

 

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Clara HAGE

 

 

 

 

Source : L’Orient Le Jour (Liban)

 

 

 

 

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