Sénégal – QUAND LA CONTESTATION DEVIENT UN DÉLIT

Cheikh Yérim Seck se retrouve dans la tourmente pour avoir osé remettre en cause les chiffres économiques avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko sur la situation du pays. Placé en garde à vue, le journaliste maintient sa position

Enquête Plus – Le journaliste Cheikh Yérim Seck s’est retrouvé au cœur d’une polémique inattendue, comme le rapporte le quotidien L’Observateur dans son édition du mercredi. L’ancien collaborateur de Jeune Afrique a été placé en garde à vue suite à ses déclarations remettant en cause les chiffres avancés par le Premier ministre Ousmane Sonko concernant la situation économique du pays.

Lors de son interrogatoire, Seck a maintenu sa position, affirmant que son « intention était, dans le cadre de l’expression de son point de vue personnel, de remettre en cause la véracité des chiffres avancés par le Premier ministre ». Il a souligné qu' »aucune des sources habilitées, notamment le FMI et la Banque mondiale, n’a donné les chiffres avancés par le Premier ministre ».

Le journaliste a poussé son argumentation plus loin, déclarant que « même le site officiel du ministère des Finances du Sénégal ne donne pas ces chiffres ». Il a également fait référence au rapport de la Cour des Comptes, qui selon lui, ne corrobore pas les données présentées par Sonko.

Face aux enquêteurs qui l’interrogeaient sur ses sources, Cheik Yérim Seck a maintenu que « toutes les sources habilitées attestent que ce que dit le Premier ministre est faux ». Il a notamment cité une interview du représentant résident du FMI confirmant des chiffres différents de ceux annoncés par le chef du gouvernement.

Le journaliste a également mis en avant des arguments économiques pour étayer sa position. Il a souligné qu' »aucun pays de l’UEMOA avec un déficit supérieur à 10% ne peut lever de fonds, selon la réglementation communautaire », ajoutant que « rien qu’en septembre 2024, le Sénégal a levé trente-cinq (35) milliards sur le marché de l’UEMOA ».

Les enquêteurs auraient suggéré que les propos de Seck pourraient être considérés comme « diffamatoires à l’encontre du Premier ministre ou même susceptibles de troubler l’ordre public ». Cependant, le journaliste a fermement nié ces accusations, insistant sur le fait qu’il n’avait fait que « dire des faits étayés par tous les organismes spécialisés sur la question ».

Source : Enquête Plus (Sénégal)

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile