Courrier international  – Les bombardements de l’armée israélienne se sont étendus depuis le vendredi 20 septembre pour toucher des régions du Liban éloignées du sud du pays, frontalier d’Israël. Une carte en rouge du Liban montrant les points d’impact des frappes israéliennes effectuées le lundi 23 septembre, affichée en une du quotidien libanais centriste An-Nahar, illustre cette nouvelle donne dans la guerre qui a éclaté le 7 octobre 2023 entre Israël et le Hamas.

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Le journal accompagne sa une d’un commentaire alarmiste : “Ce que tout le monde craignait s’est clairement produit durant la journée du lundi 23 septembre. Le Liban se retrouve sous le joug d’un pilonnage de l’aviation militaire d’Israël sans précédent depuis 2006. Malgré toutes les mises en garde, la guerre a violemment atteint le Liban dans le sillage de l’engagement aventureux entrepris par le Hezbollah, depuis le 8 octobre 2023, en guise de ‘soutien à Gaza’. Dix-huit ans après la guerre de juillet 2006, le Liban est au seuil d’un tunnel noir, dans l’obscurité, sans aucune visibilité quant à la fin de ce tunnel.”

Le quotidien relate les déplacements massifs de la population du sud du Liban vers d’autres régions du pays et souligne le nombre élevé de morts et de blessés causé par quelque 1 100 raids aériens.

Dans un éditorial intitulé “Le discours de haine sert seulement les intérêts d’Israël”, An-Nahar nuance son propos affiché en une. “Le moment est mal choisi pour accuser et blâmer le Hezbollah qui a ouvert le front du sud face à Israël pour affirmer son ‘soutien à Gaza’. Ce sujet est désormais dépassé. Nous sommes face à une nouvelle réalité. Ce dont nous avons besoin dans l’immédiat, c’est une solidarité au sein de la population, au niveau national, pour traverser cette période difficile. Éviter de tomber dans le piège tendu par Israël qui consisterait à attiser les tensions internes et à nous mener vers une guerre fratricide.”