En augmentant les salaires de tous les employés de la presse du secteur public et en doublant le fonds destiné à la presse privée, le gouvernement mauritanien fait des avancées pour améliorer les conditions de vie des professionnels de l’information et de la Communication. Pour autant ces mesures ne règlent pas la liberté de la presse en Mauritanie.
Ce sont les problèmes structurels de la presse qui sont pointés du doigt par les observateurs. Le doublement de la rémunération des employés de la presse publique et du fonds alloué à la presse privée constitue un pas important financièrement. La presse longtemps parent pauvre du secteur de l’information, souffre d’un mauvais fonctionnement qui ne date pas d’aujourd’hui et qui a entravé jusqu’ici son développement. Les réformes attendues sur la carte de presse, le statut et le soutient des radios publiques vont dans le sens de l’amélioration des conditions de travail des médias.
Pour autant elles n’améliorent pas la liberté de la presse dans un pays où les lois sur la protection des symboles de l’Etat sont en vigueur depuis 2021, les journalistes utilisant surtout les techniques de communication numérique en particulier les réseaux sociaux et les activistes des droits de l’homme et même les parlementaires n’échappent à des emprisonnements arbitraires. La liberté d’expression est un droit fondamental protégé par la constitution. Ces lois liberticides sont révélatrices d’un régime autoritaire dirigé par des militaires sous vernis démocratique depuis 1991.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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