Le New York Times juge que « l’ambition française sans compromis a marqué les seize jours remarquables des Jeux olympiques, un miracle de planification détaillée et d’exécution au coût d’environ 4,8 milliards de dollars. La France est arrivée aux Jeux secouée par les deux tours des élections législatives inattendues qui ont abouti à une impasse politique. Elle en sort avec ces problèmes non résolus mais avec une nouvelle confiance en elle ». Pour le quotidien américain, « c’est comme si les écoles renommées de France qui produisent des ingénieurs et des penseurs analytiques de classe mondiale avaient trouvé un moyen de fusionner avec les créateurs de la beauté artistique française, faisant de Paris un stade somptueux et efficace et de ses habitants, parfois hargneux, les gens les plus gentils sur terre ».
Le quotidien suisse Le Temps qualifie les JO de « complètement réussis », mais s’interroge : « Il y a toujours un peu de gêne à avouer que l’on a apprécié cette propreté, cette sécurité, ces transports fiables et efficaces, ces gens aimables et ces policiers souriants, parce qu’il y aurait forcément un envers du décor, un coût social ou financier à payer. Une réalité qui, tôt ou tard, nous rattrapera. (…) Bientôt, Paris sera rendu aux Parisiens et l’actualité médiatique aux luttes politiques. Un vrai test pour Paris et l’esprit olympique sera donné lors des Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre. Y aura-t-il le même engouement ? La même ambiance sur les sites de compétition ? Le même déploiement de moyens ? La même envie de communier à travers le sport ? »
Paris, un théâtre « parfait pour le sport »
Pour The Economist, « la vision époustouflante de Paris pour les JO remporte une médaille d’or ». L’hebdomadaire britannique rappelle que, « pas plus tard qu’en avril, selon un sondage, le mot le plus fréquemment utilisé par les Français pour décrire leur attitude envers les Jeux olympiques était “l’indifférence” ; seuls 19 % se déclarent “fiers”. Mais, une fois les Jeux lancés et les médailles remportées, les Français se sont déchaînés. Ils ont trouvé de nouveaux héros, notamment Léon Marchand, 22 ans, champion de natation et quintuple médaillé. La foule s’est déchaînée dans des interprétations spontanées de La Marseillaise sous n’importe quel prétexte, y compris la montée nocturne dans le ciel de la vasque olympique sous un ballon d’hélium doré ». Soulignant qu’« au moins 95 % des sites utilisés pour les JO de Paris étaient déjà en place ou temporaires », l’hebdomadaire loue des JO ayant prouvé « que les Jeux n’étaient pas nécessairement pharaoniques ».
En revanche, « [ces Jeux] ont démontré qu’être napoléonien pouvait aider », estime le magazine, qui évoque les chantiers du Grand Paris et le fait que « la France a fait ce que des pays moins autoritaires n’oseraient pas faire : fermer le centre de la capitale pendant des semaines et le transformer en une arène sportive piétonne géante ».
En Allemagne, la Süddeutsche Zeitung a publié, dès vendredi 9 août, un éditorial titré « Ach, Paris » (« Ah, Paris ! »). « Faire du sport un événement culturel pour le transfigurer afin de submerger le public, comme l’ont fait les Français, semble être une tentative de maintenir la tête haute au milieu de la superficialité et de l’agitation du monde », souligne le quotidien bavarois de centre gauche. « Le public a rendu son verdict : ces Jeux de Paris furent fantastiques. (…) Escrime au Grand Palais, beach-volley sous la tour Eiffel, tir à l’arc aux Invalides : jamais ville n’a été un théâtre aussi parfait pour le sport, jamais décor n’a permis au public de rêver en mettant aussi facilement de côté la face sombre des JO. »
« Magnifiques images d’humanité et de respect »
Même enthousiasme, dimanche, de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Sous le titre « La ville est la star », le quotidien conservateur écrit : « Deux semaines de JO dans cette capitale mondiale ont produit tellement d’images époustouflantes que celles-ci constitueront la nouvelle référence du CIO [Comité international olympique] et des spécialistes en marketing pour l’organisation des Jeux. (…) Pour les images, c’est une différence significative que les athlètes évoluent au pied de la tour Eiffel ou dans de grands espaces chinois peu enneigés (2022), dans une ville de province sud-coréenne (2018) ou dans un Tokyo frappé par le Covid-19 (2021). Ces Jeux ont non seulement marqué le retour des spectateurs et de l’ambiance olympique, mais aussi ils constituent une référence en termes de production télévisuelle idéale. » Et si ces Jeux de Paris furent, pour les athlètes, « de l’eau pas parfaitement propre, des pistes de qualité inégale, de la pluie et de la nourriture de mauvaise qualité », le quotidien allemand estime que « cela constitue, dans une certaine mesure, un risque professionnel ».
La Libre Belgique note que si « nombreux étaient les sceptiques, les craintifs, les cyniques, redoutant des JO enfermés sous le joug de la peur d’attentats, dans un contexte politique des plus tendus, il n’en a rien été. L’appel à la trêve olympique a été respecté. Paris a été le témoin privilégié de magnifiques images d’humanité et de respect, comme ce selfie entre pongistes nord-coréens et sud-coréens – quel message de paix ! »
Le quotidien burkinabé Le Pays s’est enthousiasmé de la cérémonie de clôture des JO de Paris 2024 organisée au Stade de France, « gigantesque enceinte sportive », où, « durant deux heures, la musique a résonné, la flamme a brûlé, les feux d’artifice ont éclaté, et les athlètes médaillés ont paradé et dansé ». Le quotidien burkinabé a tenu à « féliciter les organisateurs… qui ont mis les petits plats dans les grands pour réussir leur pari de rassembler, sans grands couacs, autant de monde venu de tous les horizons ».
Source : Le Monde
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