Biden se retire, la présidentielle américaine dans l’inconnu

Coup de tonnerre sur la Maison Blanche: Joe Biden a annoncé dimanche renoncer à briguer un second mandat, sa vice-présidente Kamala Harris se disant prête à le remplacer pour "battre Trump" dans une campagne démocrate désormais plongée dans l'inconnu.

Courrier international – Après des semaines d’incertitudes, fragilisé par les doutes sur son acuité mentale, le président américain de 81 ans a annoncé jeter l’éponge très tard dans la campagne, à un mois de la convention qui aurait dû l’introniser candidat.

« Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a déclaré M. Biden dans un communiqué.

« Aujourd’hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année », a-t-il ajouté sur X depuis sa villa balnéaire où il était confiné après avoir contracté le Covid.

Cette annonce choc, attendue malgré les dénégations répétées du principal intéressé, bouleverse une campagne qui a déjà connu de nombreux rebondissements, au premier rang desquels la tentative d’assassinat de Donald Trump le 13 juillet.

Kamala Harris, première Afro-américaine à avoir accédé à la vice-présidence, s’est déclarée dans la foulée prête à « remporter l’investiture » démocrate en vue de « battre Donald Trump ».

Agée de 59 ans, elle affichera une image de jeunesse face à Donald Trump, 78 ans, qui est sorti cette semaine renforcé de la convention d’investiture qui a vu le Parti républicain se mettre en ordre de marche derrière sa candidature.

Le président américain Joe Biden (G) et la vice-présidente Kamala Harris (D) à la Maison-Blanche, à Washington, aux Etats-Unis, le 4 juillet 2024

« Joe l’escroc n’était pas apte à être candidat et il n’est certainement pas apte à exercer ses fonctions », a réagi sur son réseau social le milliardaire.

Kamala Harris sera « encore pire » que Joe Biden, a aussi rapidement taclé l’équipe de campagne du républicain.

Joe Biden a de son côté annoncé qu’il s’adresserait à la nation « plus tard cette semaine ».

Soutien de Clinton, prudence d’Obama

 

Se faisant l’écho des grandes figures de son parti, le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a appelé le président démocrate à « démissionner immédiatement ».

Le président américain Joe Biden à bord d’Air Force One à Madison (Wisconsin), aux Etats-Unis, le 5 juillet 2024

Côté démocrate, où la pression sur le président n’a cessé de monter ces dernières semaines, les louanges ne cessent d’affluer, comme l’influent chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer qui a salué un « grand patriote ».

Autre ténor démocrate, Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants, a elle aussi loué « l’un des présidents les plus importants de l’histoire américaine ».

Lors de la convention du Parti démocrate, mi-août à Chicago, le choix de Kamala Harris semble aujourd’hui très possible mais ne sera pas automatique pour autant.

Elle a déjà reçu un autre appui de poids, l’ancien président Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat, ayant annoncé dimanche leur soutien à Kamala Harris.

Mais l’ex-président Barack Obama, l’une des personnalités démocrates les plus influentes, s’est contenté d’exprimer sa « confiance » dans son parti pour instaurer « un processus qui permettra l’émergence d’un candidat exceptionnel », sans mentionner Kamala Harris.

Tout en estimant que Joe Biden était « convaincu que c’était la bonne (décision) pour l’Amérique », Barack Obama a mis en garde les démocrates qui vont « naviguer en terrain inconnu dans les jours à venir ».

Le dernier mot revient aux délégués du Parti démocrate, 3.900 personnes au profil très varié et pour la plupart complètement inconnues du grand public. Le processus de sélection sera « transparent et discipliné », a d’ailleurs promis dans un communiqué le chef du Parti démocrate Jaime Harrison.

Doutes explosés au grand jour

C’est la performance calamiteuse de Joe Biden lors de son débat le 27 juin avec Donald Trump qui a précipité les événements. Ce jour-là, c’est un président très affaibli qui est apparu devant les écrans de ses partisans consternés.

Avec un chat dans la gorge l’obligeant à toussoter souvent, il s’est plus d’une fois emmêlé les pinceaux, ne parvenant parfois pas à finir ses phrases.

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Rehoboth Beach (États-Unis) (AFP)

 

 

 

Source : Courrier international

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