L’Afrique et sa diaspora : les projets au pays (épisode 1)

Pas facile, pour les Africain.e.s de l'étranger de financer des projets dans leur pays d'origine sans être sur place pour suivre l'utilisation des fonds.

Deutsche Welle  – « L’Afrique et sa diaspora » est une série sur les relations profondes et complexes qu’entretiennent les Africain.e.s de l‘étranger, avec leur continent d’origine.

Le premier épisode de cette série est consacré aux projets financés depuis l’étranger par des Africain.e.s dans leur pays d’origine et aux difficultés que certain.e.s rencontrent.

Envoyer de l’argent au pays

Beaucoup d’Africains de la diaspora gardent un lien fort avec leur pays d’origine. Ils envoient des fonds à leur famille et investissent aussi dans des projets locaux.

La valeur estimée des transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne a atteint 54 milliards de dollars en 2023, selon la Banque mondiale.

Mais les défis que rencontrent les Africains vivant en Europe sont énormes lorsqu’ils envoient de l’argent à leur famille pour la création d’une entreprise, ou bien la construction d’une maison. En effet, beaucoup se plaignent du fait que leur argent soit détourné.

« Une maison, ça va »

C’est le cas par exemple de Fofana Mousan, un Guinéen qui vit en Belgique depuis vingt ans. Il avait essayé de lancer une entreprise de triage de déchets, mais il a dû y renoncer.

« Ce n’est pas facile, témoigne Fofana Mousan, on a des difficultés pour faire des mini-projets. Moi, je me suis lancé dans quelque chose qui n’a pas réussi ».

Il raconte avoir « eu des contacts au niveau du triage des poubelles », mais il ajoute : « on m’a déçu en Afrique, en Guinée précisément. Donc, depuis lors, je ne veux pas m’engager dans un projet à long terme. Mais mon projet personnel de construire une petite maison, ça va, je suis là-dessus. »

Des crédits risqués

Ahmadou Bamba est Sénégalais et vit en Allemagne depuis 2000. Il y a quelques années, il a perdu son frère qui est mort d’une crise cardiaque après avoir constaté que l’argent envoyé pour financer un projet au pays avait été détourné par des proches. Depuis, il est hors de question pour lui de financer quoi que ce soit.

« Mon frère est mort à cause de ça, en France », affirme-t-il. Les Africains ne comprennent pas que des fois, les gens prennent des crédits pour faire construire un projet en Afrique. Mais je vais vous dire quelque chose, ça ne réussira jamais.”

Sonia préfère investir en Allemagne

Sonia Falon, alias Sofal, vit pour sa part en Allemagne depuis plus de 20 ans. Cette Ivoirienne assure qu’elle préfère réaliser ses projets dans son pays d’accueil.

« Je n’ai plus ma tête là-bas, [en Côte d’Ivoire], avoue-t-elle. Ma priorité, c’est là où je vis. Il faut bâtir, même si ce n’est pas ton pays parce que si Dieu t’a fait grâce de venir ici, ta destinée est ici, en Allemagne.”

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Rakia Arimi

 

 

 

 

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

 

 

 

 

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