Mauritanie : le quinquennat de tous les dangers

La réélection du président Ould El Ghazouani pour un second mandat ne fait pas l’unanimité des Mauritaniens. La spirale de violence après les résultats de la CENI ramène le pays à une gouvernance militaire.

Pour les observateurs c’est le quinquennat de tous les dangers. La violence dans plusieurs villes n’est pas gratuite. Elle résulte des arrestations des militants et sympathisants du leader le plus redouble de l’opposition Biram Abeid. Jamais autant de morts après une présidentielle. Cette tragédie est révélatrice d’un Etat policier qui perdure.

Le premier danger auquel l’opposition antisystème fait face c’est le durcissement du régime malgré la libération des détenus.

Le deuxième est relatif à l’avancement de la réforme du système éducatif qui va parachever ainsi l’arabisation en Mauritanie. Cette politique va fracturer davantage la cohabitation. Le risque de tension sociale est réel. De nouvelles violences sont à craindre.

D’autres manifestations sociales sont prévisibles avec les enseignants et les médecins contractuels, et d’autres métiers à tension comme les dockers de Nouakchott. Sur un autre registre, Ould Ghazouani est confronté à la sécurisation des frontières notamment avec le Mali. Le risque de guerre avec l’armée malienne et les milices de Wagner, n’est pas à écarter.

Enfin le président réélu devra faire face au flux des réfugiés maliens sur le territoire en particulier dans le Hodh Chargui qui pourrait donner un coup à la difficile cohabitation et les candidats ouest-africains à l’immigration clandestine vers l’Europe via Nouadhibou. Le danger imminent c’est la confrontation avec l’opposition antisystème durant le quinquennat.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 09 juillet 2024)

 

 

 

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