Rwanda : pour Emmanuel Macron, la France « aurait pu arrêter le génocide », mais n’en a « pas eu la volonté »

En mai 2021, le président français s’était rendu à Kigali pour reconnaître les « responsabilités » de la France dans le génocide des Tutsi, en 1994.

Le Monde – A quelques jours du 30e anniversaire du début des massacres au Rwanda et alors qu’il avait déjà reconnu en 2021 les « responsabilités » de la France dans le génocide, Emmanuel Macron a estimé que la France « aurait pu arrêter le génocide » des Tutsi, en 1994, « avec ses alliés occidentaux et africains », mais « n’en a pas eu la volonté », a fait savoir l’Elysée, jeudi 4 avril.

Invité par le président rwandais, Paul Kagame, aux commémorations, dimanche, le président français ne s’y rendra pas et sera représenté par son ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, et par le secrétaire d’Etat chargé de la mer, Hervé Berville, né au Rwanda. Emmanuel Macron s’exprimera toutefois dimanche « par une vidéo qui sera publiée sur ses réseaux sociaux », a rapporté son entourage.

« Le chef de l’État rappellera notamment que, quand la phase d’extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d’agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélée les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté », a affirmé la présidence.

« Courage immense » d’un « ami »

En mai 2021, le voyage à Kigali du président français, et ses mots sur place, avaient scellé un rapprochement avec Paul Kagame, qui n’avait eu de cesse de mettre en cause la France. Cette question du rôle français avant, pendant, et après le génocide a été un sujet brûlant pendant des années, conduisant même à une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009. Au mémorial de la capitale rwandaise, M. Macron avait dit il y a trois ans être venu « reconnaître » les « responsabilités » de la France dans le génocide, qui a fait au moins 800 000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.

« Alors que des responsables français avaient eu la lucidité et le courage de le qualifier de génocide, la France n’a pas su en tirer les conséquences appropriées », avait-il affirmé. « Nous avons, tous, abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos », avait-il ajouté. Il avait précisé que Paris n’avait « pas été complice » des génocidaires hutu, et n’avait pas présenté d’excuses, tout en disant espérer le pardon des rescapés.

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Source : Le Monde avec AFP

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