Mauritanie : l’opposition au système en quête d’un consensus pour la présidentielle 2024

En réponse au dialogue national auquel elle a boycotté, l’opposition au système initie des journées de concertation organisées par la CVE pour limiter les candidatures à la présidentielle de juin prochain. L’objectif étant un consensus sur une candidature unique.

C’est un pari difficile pour une opposition au système divisée et présentant déjà cinq candidats de la diversité face au président sortant Ould Ghazouani candidat sans aucun doute de la majorité, le parti INSAV.

La stratégie du pouvoir d’avoir organisé des assises nationales de cinq jours s’inscrivent dans le cadre de préparer des élections transparentes et inclusives en juin prochain. Les conclusions de cette rencontre à laquelle ont participé des acteurs politiques et institutionnels, des syndicats et la société civile, vont dans le sens d’une réforme du système électoral et d’un coup d’arrêt à la pléthore de partis politiques. Pour l’instant 20 partis pourraient être en lice dont au moins une dizaine de partis de l’opposition au système qui contre-attaque cette semaine à Nouakchott par des journées de concertation organisées par la CVE pour une candidature unique. Une réponse au dialogue national auquel elle a boycotté ; L’enjeu c’est l’alternance démocratique à laquelle aspire le peuple mauritanien depuis 1978. Au regard des participants, une trentaine de partis politiques et une quinzaine d’associations de la société civile et des personnalités comme le président des FPC Samba Thiam et le dissident de l’APP Ladji Traoré, cette concertation aux allures d’un sursaut constitue une opportunité politique pour rassembler les forces pour le changement dans un pays longtemps gouverné par des militaires.

En organisant ces débats pour un consensus, la CVE renoue avec sa vocation d’une coalition qui avait donné du fil à retordre au candidat Ould Ghazouani en 2019. L’histoire retiendra que la CVE a payé un lourd tribut lors de la crise post-électorale avec des arrestations et emprisonnements en première ligne Samba Thiam. Il s’agit bien pour les observateurs d’un coup d’Etat électoral par le président sortant Ould Aziz dont le siège de la capitale par des chars de l’armée a permis l’élection au forceps de son dauphin. Cette revue des troupes pour 2024 s’annonce comme une chance de l’opposition au système pour ne pas aller dispersée face à un pouvoir qui ne lésine pas sur tous les moyens pour reconduire Ould Ghazouani.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 31 mars 2024)

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