Mauritanie : le FMI à nouveau à Nouakchott pour accélérer le programme prioritaire de Ould Ghazouani

En l’espace de trois mois le FMI s’est rendu à Nouakchott plusieurs fois dans le cadre de la Facilité élargie de crédit et le Mécanisme élargie de crédit et  la Facilité pour  la Résilience et le Durable. Deux programmes de l’un des gendarmes des institutions financières mondiales pour préserver la stabilité économique de la Mauritanie.

Quatre hautes autorités mauritaniennes sont en première ligne pour rassurer la mission du FMI du bilan de Ould Ghazouani à quelques mois de la fin du quinquennat. Il s’agit des ministères des finances, de l’Economie et du développement durable et la Banque centrale. Quatre secteurs de l’économie piliers du programme prioritaire de Ould Ghazouani impactés par la crise internationale marquée par la guerre en Ukraine et la guerre au Moyen-Orient.

Les perspectives de reprise économique, simple vœu pieux du président mauritanien, sont incertaines. La présence à nouveau du FMI à Nouakchott obéit au mécanisme élargi de crédit pour un pays à faible revenu dont la politique est axée sur des réformes structurelles après plus d’une décennie de gabegie et de corruption au plus sommet de l’Etat. Le successeur de Ould Aziz a du mal depuis 2019 à s’attaquer aux faiblesses constitutionnelles et économiques. La timide lutte contre le détournement des deniers publics impacte sur les finances publiques au point que Ould Ghazouani consacre plus de 77 milliards d’ouguiya en 2022 aux populations démunies.

Des dépenses de l’Etat qui atteindront en 2024 plus de 99 milliards d’ouguiyas. Les décaissements réalisés jusqu’ici par la Mauritanie semblent ne pas suffire à cause de l’échec en partie dans l’exécution des projets de développement. Les poches de pauvreté persistent dans les zones rurales malgré de légers progrès dans l’électrification rurale et la construction de routes et dans l’adduction d’eau potable ainsi que les zones urbaines notamment la capitale où   plus de 800 000 habitants meurent de soif et confrontés régulièrement à des délestages malgré les nombreux investissements dans l’hydraulique et l’électricité. Ould Ghazouani devra faire face aussi aux intérêts non seulement du FMI mais aussi de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement et des pays arabes.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 28 février 2024)

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