Au Sénégal, le président appelle au dialogue, l’opposition à la tenue de l’élection

Après avoir annoncé le report du scrutin prévu le 25 février, Macky Sall invite la classe politique sénégalaise ainsi que la société civile à des concertations nationales lundi. Son appel reste peu entendu.

Le Monde  – « Je ne connais pas de candidat qui refuse le dialogue », assurait avec confiance le président Macky Sall devant plusieurs médias sénégalais jeudi 22 février. Dimanche, seuls trois des dix-neuf candidats retenus pour la présidentielle avaient confirmé leur présence aux « concertations nationales » convoquées le lendemain après-midi par le chef de l’Etat au Centre international de conférences de Diamnadio. Leur objectif premier : fixer une nouvelle date au scrutin qui devait se tenir dimanche avant d’être reporté le 3 février par Macky Sall.

Le président sénégalais ayant choisi de ne pas choisir alors que le Conseil constitutionnel invitait « les autorités compétentes » à organiser l’élection « dans les meilleurs délais ». Ce sont donc pour l’heure, Amadou Ba, le premier ministre et candidat de la majorité présidentielle, Idrissa Seck, l’ancien président du conseil économique social et environnemental et Boun Abdallah Dionne, un ex-premier ministre de Macky Sall passé dans l’opposition, qui seront chargés de l’aider à trancher. « La fixation d’une date d’élection est d’ordre réglementaire et seul le président peut la fixer par décret […] Les participants au dialogue pourraient l’aider à cette fin », indique la coalition de ce dernier pour justifier sa présence.

Pour convaincre les seize autres candidats récalcitrants au dialogue, une invitation leur a été lancée pour lundi à 11 heures par le ministère de l’intérieur. En vain jusque-là. « Après avoir décliné fermement l’invitation de Macky Sall, nous avons décidé d’une part, de saisir le Conseil constitutionnel et, d’autre part, d’aller à la rencontre du peuple pour organiser avec lui le véritable dialogue », ont plutôt déclaré samedi ces candidats dans un communiqué conjoint.

« D’ici mardi, on aura une idée précise »

Ceux-ci disent refuser de « cautionner un coup d’Etat constitutionnel » mais dénoncent aussi la volonté de Macky Sall d’étendre ces échanges aux candidats recalés par le Conseil constitutionnel. Cette perspective pourrait offrir une seconde chance à tous ceux qui se disent « spoliés » de leur droit à se présenter à la présidentielle.

En premier lieu, Karim Wade après que le chef de l’Etat a justifié le report de l’élection pour éviter une « crise institutionnelle », suite aux accusations de corruption lancées par le camp du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade (2000-2012) contre deux juges du Conseil constitutionnel. En exil depuis 2016 au Qatar, Karim Wade a vu sa candidature invalidée à la dernière minute pour cause de binationalité. « Il faut tout revoir dans la mesure où le processus est biaisé », préconise aujourd’hui Nafi Diallo, la secrétaire générale à la communication du Parti démocratique sénégalais (PDS).

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(Dakar, correspondance)

Source : Le Monde 

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