
a tout d’abord tenu à rassurer, jeudi 22 février, le président sénégalais, interrogé par des journalistes locaux, alors qu’une partie de l’opposition l’accuse de vouloir étirer ses douze années de pouvoir.
– Attendu depuis son annonce impromptue et contestée, le 3 février, de reporter l’élection présidentielle au Sénégal, Macky Sall est venu apporter une clarification sur son avenir, mais sans lever les incertitudes sur la date du scrutin qui désignera son successeur. « Je compte m’en arrêter à ce mandat et je compte donc, après le 2 avril, quitter mes fonctions de président de la République »,Ferme sur son annonce de retrait de la présidence au terme de son mandat, le chef de l’Etat s’est, en revanche, déchargé de la responsabilité de fixer une date pour la tenue de l’élection présidentielle. Une semaine plus tôt, le Conseil constitutionnel, après avoir invalidé le report du scrutin au 15 décembre voté par l’Assemblée nationale, mais constaté l’impossibilité de le tenir à la date initiale du 25 février, avait pourtant invité les « autorités compétentes » à fixer une nouvelle échéance « dans les meilleurs délais ». Macky Sall s’était engagé le lendemain à « faire pleinement exécuter » la décision des sept juges.
Mais, plutôt que de trancher seul, le président de la République s’en remet à un dialogue, prévu les 26 et 27 février, pour trouver une issue à la crise générée par son annonce de report. Y sont conviés les candidats retenus et recalés par le Conseil constitutionnel, les partis politiques, les syndicats, la société civile et religieuse.
Même la présence des opposants Ousmane Sonko et son candidat de substitution, Bassirou Diomaye Faye, tous deux en détention, semble désormais envisageable. « Je n’ai pas d’objection » à la libération de M. Sonko, a indiqué le chef de l’Etat. « Je suis prêt à aller aussi loin pour que tous bénéficient de ce pardon et que le Sénégal aille à cette élection de manière apaisée », dit-il. Pour Bassirou Diomaye Faye, Macky Sall a souligné qu’une liberté provisoire pourrait être accordée avant l’adoption d’une loi d’amnistie.
L’élection « avant ou après le 2 avril »
La liste des invités est large, mais « peu de sujets doivent être traités : quelle date pour l’élection ? Et qu’est-ce qu’il faut faire pour l’après-2 avril ? », a résumé le chef de l’Etat, laissant la porte ouverte à un scrutin qui pourrait se tenir « avant ou après le 2 avril ».
« Dès qu’il y aura ce consensus, a-t-il poursuivi, je prendrai immédiatement un décret pour convoquer le corps électoral. Si le consensus n’est pas trouvé, je renverrai l’ensemble au Conseil constitutionnel, qui avisera. » La question d’une prolongation de ses fonctions après le terme de son mandat pourrait alors ressurgir, l’article 36 de la Constitution, qu’il a cité à deux reprises, stipulant que « le président de la République en exercice reste en fonctions jusqu’à l’installation de son successeur ».
Le débat promet de faire rage. L’opposition est divisée en deux camps, et au sein du pouvoir tous les intérêts ne convergent pas. D’un côté, seize des dix-neuf candidats réunis en un front, le FC25, demandent la tenue de l’élection pour une passation des pouvoirs le 2 avril. De l’autre, Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, et d’autres candidats retoqués par le Conseil constitutionnel veulent une reprise à zéro du processus électoral, dans l’espoir de figurer parmi les partants.
« Seuls les dix-neuf candidats retenus devraient participer au dialogue. Dès lors que vous appelez aussi les candidats recalés, vous créez les conditions d’une impasse », critique Mame Boye Diao, membre du FC25.
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