CAN 2023 : LA MAURITANIE ÉLIMINÉE PAR LE …COLORIAGE DE SON ONZE ! / Par Ciré KANE

« Les mourabitounes sont l’un des premiers moteurs de la paix des coeurs et de la fraternité entre les mauritaniens. L’unité nationale est plus du ressort des autorités qui devraient capitaliser toutes les synergies positives. L’Etat divise davantage qu’il ne réconcilie les citoyens. Le football n’y pourra rien contre cette tendance très lourde. » Siree KAN

Yassine El Welli, évoluant au club tunisien de Monastir, a mis fin hier à l’immunité de la Fédération mauritanienne de football acquise depuis la qualification historique en 8èmes de finale de la CAN en battant l’Algérie.

Ce 29 janvier, à la 87′ contre le Cap-Vert, Welli passe en retrait de la tête à son gardien. Niass, mis en difficulté,  concède un penalty transformé par les capverdiens. Les 10 minutes d’arrêt de jeu s’écoulent sans miracle et la Mauritanie est éliminée au Stade Félix Houphouet Boigny d’Abidjan que les spectateurs peinent à remplir[01].

Beaucoup de supporters coon[02] des mourabitounes voudraient faire passer sous silence cette énorme bourde de ce joueur pas très en jambes qui avait boudé l’équipe nationale comme un enfant gâté quand il avait su que son nom n’avait pas été retenu pour la CAN 2023. Il avait immédiatement annoncé la fin de sa carrière internationale le 25 décembre dernier.

Et le 7 janvier, par opportunisme, il revenait sur sa décision pour pouvoir remplacer Abdellahi Mahmoud, forfait. Comment Amir Abdou a pu accepter de l’intégrer vu son retrait du football qui prouve son manque criant de motivation et d’abnégation ?

Un ancien joueur, choqué, avait demandé s’il faut maintenant annoncer sa retraite pour être appelé en sélection. Il y a des joueurs qui restent toutes leurs carrières disponibles et travaillent dur pour être appelés un jour. Yassine avait pris la place de l’un d’eux dans la mraboutière[03].

Il est fort probable que le retentissement international de la team 100% noire mauritanienne qui a battu l’Algérie n’ait pas plu aux autorités. L’identité de la Mauritanie a été redéfinie par ces mourabitounes noirs, ils ont réduit à néant les discours niant la diversité ethnique soutenus même par le corps diplomatique.

L’entrée sur le terrain du sympathique Hemeya Tanji dès le coup d’envoi est un coloriage en blanc lèger du onze ébène. Cet excellent joueur était normalement remplaçant et faisait des apparitions le plus souvent en 2ème mi-temps. Visiblement,  un coachinh politique à la main invisible cherchait à montrer l’autre Mauritanie absente face à l’Algérie, celle dans les ambassades et les boutiques. Relire l’article déjà paru sur l’immixtion de l’exécutif dans le football. La fédération et l’entraîneur comorien ne seraient pas en cause, ils sont tenus d’obeïr  à leur tutelle. Voir même de faire parfois un peu de zèle pour conserver leurs postes.

C’est ce coloriage blanc sur noir qui aurait justifié la rentrée à la 79′ du malheureux Welli, promotion d’un démissionaire et sans expérience de ce niveau de compétition,  au détriment d’Ibrahima Keïta, titulaire indiscutable et ne souffrant d’aucune blessure. Résultat de cet affaiblissement de la défense: penalty moins de dix minutes après le changement et élimination de la CAN.

En épluchant son activité sur les réseaux sociaux, on voit que Welli est très dispersé. Il est plus passionné par les causes palestinienne et sahraouie que par la Mauritanie ou les objectifs définis par le sélectionneur national. La fédération devrait exiger plus de professionnalisme et de concentration de la part de tous ceux qui sont dans la mraboutière ou souhaiteraient la rejoindre un jour.

Après le match, le sélectionneur a lâché Yassine en commentant qu’il aurait pu mettre la balle en touche, comme s’il avait été obligé  de faire ce changement à la 79′, qu’il avait les mains liées sur certains aspects hors football.

La fédération, les joueurs, le sélectionneur et l’ensemble du staff sont à féliciter pour leur parcours exceptionnel et historique à la CAN: 1er but et 1ère qualification en 8èmes de finale. Ils méritent un accueil triomphal à Nouakchott et dans toutes les capitales régionales du pays. L’histoire est déjà ecrite et rien n’effacera cela. Gagner cette coupe devient  un objectif atteignable avec le sorcier comorien.

Les mourabitounes sont l’un des premiers moteurs de la paix des cœurs et de la fraternité entre les mauritaniens. L’unité nationale est plus du ressort des autorités qui devraient capitaliser toutes les synergies positives. L’Etat divise davantage qu’il ne réconcilie les citoyens. Le football n’y pourra rien contre cette tendance très lourde.

 

30 janvier 2024

Siree KAN

ancien responsable Communication et Marketing de la Fédération mauritanienne de football

 

[01] La Mauritanie et le Cap-Vert sont moins impressionnants que les champions d’Afrique ivoirien et sénégalais qui saffrontaient 3h plus tard. Selon Bein Sport la FFRIM a offert plus de 1500 billets aux supporters de la Mauritanie, un effort à saluer.

[02] le coon est un nègre complexé. Un noir qui défend systématiquement les blancs et toujours volontaire pour attaquer un autre noir. L’exemple du jeune Tanguy en France est extrême pour les noirs mauritaniens mais certains s’en approchent.

Si l’erreur défensive de Welli avait été faite par DiawI ou Keïta, la couleur de peau n’aurait pas été un détail hier et aujourd’hui.

[03] mraboutière est une liberté prise pour désigner la tannière des mourabitounes. Ils ont, véritablement, des cœurs de Lion. Lien avec marabouter et le radical arabe mrabit

Lien utile: article paru il y a 2 jours sur l’arabisation de la fédération de football

https://kassataya.com/2024/01/28/mauritanie-arabisation-de-la-federation-de-football-1ere-partie/

 

Extrait : « il est à craindre que c’est la volonté de l’exécutif qui impose cette marche forcée vers la langue d’Aladin qui est en train de nous plonger dans les ténèbres de mille et une nuits! Souvenez-vous quand le Général Mohamed Ould Abdel Aziz avait exigé l’arrêt d’un match en cours jugé ennuyant, Ahmed Yahya s’était exécuté comme un simple Commis de l’Etat. En cas de refus il aurait pu être évincé de la fédération. Ce sont les réalités d’une République dattière. »

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 30 janvier 2024)

 

 

 

 

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