Nous sommes en 1952. Cyril Ousman, vice-consul de la Grande-Bretagne à Djeddah, organise une fête, à laquelle il convie le prince Mishari ben Abdulaziz al-Saoud, alors âgé de 19 ans. Le fils du roi Abdelaziz ibn Saoud – fondateur du troisième État saoudien – s’enivre à tel point que le diplomate finit par refuser de lui servir un verre de plus.
Prison, flagellation
Courroucé, Ousman abat le diplomate. Il est condamné à la prison à vie. Ce fait divers à forte dimension géopolitique conduit le monarque saoudien à interdire toute consommation d’alcool et toute possession de boissons alcoolisées dans son pays… Encore aujourd’hui, les étrangers contrevenants sont menacés d’expulsion, et les Saoudiens, eux, risquent une amende, une peine de prison et une flagellation en place publique.
Un point de vente d’alcool devrait en effet bientôt ouvrir ses portes à Riyad. Seuls les diplomates (non musulmans) pourront s’y approvisionner. L’établissement devrait d’ailleurs être installé dans le quartier des ambassades.
Une « appli » alcoolisée
Pour obtenir leur « permis de boire », les candidats à l’ivresse utiliseront une application mobile. L’établissement fixera une limite aux quantités qu’il sera possible d’acheter.
Pour les spécialistes de l’Arabie saoudite, cette petite révolution s’inscrit dans le cadre, plus large, de l’assouplissement des réglementations sociales. Les ressortissants du royaume ont ainsi pu assister à des concerts ou à des projections de films dans des salles où la mixité était autorisée.
Sous l’impulsion du pourtant très controversé prince héritier Mohammed ben Salman, la monarchie absolue entend rayonner dans le monde moderne et globalisé, dans le sillage de ses voisins qatarien et émirati. Elle prévoit ainsi d’accueillir l’Exposition universelle en 2030 et la Coupe du monde de football en 2034.
Source : Jeune Afrique
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com