
Courrier international – Israël doit « s’assurer que Gaza ne constituera plus une menace », ce qui « contredit la demande de souveraineté palestinienne », a répété son Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un nouveau rejet des appels américain, européen et de l’ONU à la création d’un Etat palestinien.
Sur le terrain dimanche, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a rapporté des dizaines de frappes aériennes et tirs d’artillerie, notamment aux environs des hôpitaux Nasser et Al-Amal à Khan Younès, la grande ville du sud, désormais épicentre des combats.
© AFP Des tentes sont installées dans un camp de fortune pour les Palestiniens déplacés à l’ouest de Rafah, près de la frontière égyptienne, devant des volutes de fumée émanant de Khan Younès, le 19 janvier 2024 |
Des dizaines de corps « sont toujours sous les décombres », selon le mouvement islamiste palestinien, qui chiffre à 178 les personnes tuées ces dernières 24 heures. L’armée israélienne a annoncé avoir « éliminé des terroristes » à Khan Younès.
L’armée a également repris ses opérations autour du camp de réfugiés de Jabaliya, dans l’extrême-nord de Gaza, ont rapporté des témoins.
La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels israéliens.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza durant l’attaque, dont une centaine libérées fin novembre. Selon Israël, 132 otages se trouvent toujours dans le territoire, parmi lesquelles au moins 27 auraient été tués, selon le même décompte.
« Peu d’oxygène »
© Israeli Army/AFP Cette photo fournie par l’armée israélienne le 21 janvier 2024 montre une pièce dans un tunnel découvert à Gaza dans laquelle, selon l’armée, des otages ont été retenus captifs |
L’armée a indiqué samedi avoir découvert un tunnel à Khan Younès avec « des preuves attestant la présence d’otages », dont des dessins réalisés par une enfant captive de cinq ans.
« Une vingtaine d’otages » y ont été enfermés à différents moments, « sans lumière du jour », avec « peu d’oxygène et une humidité épouvantable », selon elle.
Le même jour, elle a largué sur Rafah, dans l’extrême-sud de Gaza où s’entassent les déplacés ayant fui les combats, des tracts identifiant les otages et appelant à toute information à leur sujet.
© Israeli Army/AFP Une photo fournie par l’armée israélienne le 21 janvier 2024 montre un tunnel souterrain, où des otages auraient été retenus, lors d’une opération à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza |
Les opérations militaires menées par Israël pour « anéantir » le Hamas à Gaza, ont provoqué la mort de 25.105 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan dimanche du ministère de la Santé du Hamas.
Au moins 1,7 des quelque 2,4 millions d’habitants du petit territoire assiégé ont été déplacés, selon l’ONU, et la population manque de tout, exposée au risque de famine et épidémies, alertent les organisations internationales.
Propos « décevants »
Samedi en Turquie, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, a discuté avec le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, de « l’établissement d’un cessez-le-feu à Gaza le plus rapidement possible, de l’augmentation de l’aide humanitaire, de la libération des otages et d’une solution à deux Etats pour une paix permanente », selon des sources diplomatiques.
Le gouvernement Netanyahu reste sourd aux appels internationaux à un cessez-le-feu humanitaire, jurant de faire durer la guerre « jusqu’à la victoire totale » contre le Hamas, classé terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.
A Tel-Aviv, des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi pour réclamer le départ du Premier ministre, accusé de vouloir avant tout se maintenir au pouvoir.
Le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, a lui jugé dimanche « décevant » le nouveau rejet par Benjamin Netanyahu d’une solution à deux Etats, seule option aux yeux de Londres pour résoudre le conflit.
Menaces iraniennes
La guerre exacerbe les tensions entre Israël et l' »axe de la résistance » qui rassemble autour de l’Iran notamment le Hamas, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites Houthis.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a menacé Israël de représailles après la mort samedi d’au moins cinq militaires iraniens à Damas dans une frappe attribuée à Israël par les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de Téhéran.
Selon les médias iraniens, le chef en Syrie du renseignement des Gardiens figure parmi les victimes.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
Source : Courrier international
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