
D’abord, une précision sémantique. Un État qui boute hors de ses frontières ses propres citoyens n’expulse pas ces derniers mais les déporte.
De plus en plus, les autorités africaines « proposent » aux parias du moment l’exil en guise d’échappatoire. Une peine de substitution qui ne dit pas son nom.
Durant la période récente, la chose aurait été proposée à 2 anciens puissants: à Bongo, l’homme du make noise, et à Ernest Bai Koroma, ancien président de Sierra Leone, suspecté d’avoir trempé dans un coup avorté en novembre.
Un ancien président mauritanien, bâtisseur d’aéroports aux toitures fragiles, « proposait » gentiment à des gêneurs de « quitter le pays » avant qu’il ne se fâche.
Au-delà des cas isolés, la banalisation d’une telle « mesure », son intériorisation sont la préface à des tragédies collectives : les déportations de masse (de sinistre mémoire).
Il est temps de réaliser que la déportation est, par principe, à proscrire de l’arsenal législatif, réglementaire et judiciaire de tout pays et donc des nôtres. Pour douloureux qu’il puisse être, l’exil doit être à peu près volontaire. Déporter, ce n’est pas expulser.
Tijane BAL pour Kassataya.com