
Les observateurs reviennent ce début de 2024 sur l’adoption par le dernier conseil des ministres du projet de loi sur le statut des journalistes. Des mesures qui vont dans le sens de réglementer une profession longtemps entourée de laisser aller.
Cette anarchie de la presse qui ne date pas d’aujourd’hui impacte sur les médias notamment publics où l’exercice du métier dépend du bon vouloir du pouvoir. La presse privée est plus regardante sur la professionnalisation, à la compétence que d’autres critères. Ces deux visages de la profession traduisent toutes les difficultés de son encadrement juridique.
Ce projet de loi sur le statut des journalistes est un pas important du gouvernement pour la reconnaissance de métier aux multiples facettes avec toutes les garanties d’indépendance. Il est clair que les journalistes mauritaniens doivent exercer leur métier en toute liberté dans le respect de la déontologie.
Après quatre années de gouvernance le président Ould Ghazouani reconnaît enfin l’importance de l’organisation de ce secteur à laquelle les professionnels de l’information et de la communication appellent de tous leurs vœux depuis des décennies. Les médias constituent un quatrième pouvoir dans un pays démocratique.
Mais en Mauritanie c’est difficile d’y croire avec un régime militaire sous vernis démocratique. L’exemple de la loi liberticide sur la protection des symboles de l’Etat est révélateur d’une gouvernance autoritaire.
Cette décision du gouvernement avant l’adoption de ce projet de loi au parlement constitue un espoir pour les journalistes indépendants ou correspondants accrédités ou collaborateurs des rédactions nationales pour bien mener leur mission d’informer et d’éduquer.
Par ailleurs, ce nouveau statut est certainement dicté par les retombées médiatiques du dernier entretien de Ould Ghazouani avec la presse indépendante nationale pour la première fois depuis 2019.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 02 janvier 2024)
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