En accédant au pouvoir Ould Ghazouani n’est pas sans savoir que la dévaluation de l’Ouguiya en 2018 par son prédécesseur a plongé le pays dans une situation économique gravissime exacerbée par une décennie de corruption et de gabegie. Après quatre années de gouvernance, les observateurs s’interrogent sur son silence sur cette dévaluation qui ressemble fort à un tabou du quinquennat.
Cette dévaluation continue d’impacter les exportations du minerai de fer libellées en devises étrangères. Les Mauritaniens qui ont célébré en juin dernier le 50ème anniversaire de la création de la monnaie nationale l’Ouguiya sous le signe de la nouvelle circulation d’un nouveau billet de 50 MRU, subissent chaque année la dépréciation de la monnaie face à la flambée des prix des denrées alimentaires et à la crise économique mondiale qui résulte de la guerre en Ukraine et de la pandémie provoquée par le covid-19.
Et cinq ans après cette réforme monétaire la vie devient plus difficile avec un pouvoir d’achat qui baisse alors que la SNIM se porte bien et que l’or vient de dépasser le minerai de fer, poumon de l’économie du pays. Ould Ghazouani ferme les yeux sur l’Ouguiya qui vaut dix fois plus cher qu’avant.
Par exemple 1 EURO est aujourd’hui équivalent à 41 MRU 93 et un peu moins pour le dollar alors qu’avant la dévaluation en 2008 respectivement 330 et 266 et en 2017 soit 426 et 359. Autrement dit après les exportations, la Mauritanie rembourse dix fois plus sa dette publique. Pas étonnant que Les Mauritaniens soient plus pauvres maintenant même avec l’aide de l’Etat alors qu’ils vivent dans un pays riche en ressources naturelles. Et bientôt le gaz qui va faire de la Mauritanie un grand producteur en Afrique. La référence toujours à l’ancienne monnaie par rapport à la nouvelle au niveau des bilans de l’action gouvernementale, des financements extérieurs rend plus visible la dépréciation de la monnaie nationale qui ressemble fort à un tabou du quinquennat.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 14 novembre 2023)
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