
Courrier international – Déclenchée par l’attaque sanglante sans précédent perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien en Israël, la guerre a déjà fait des milliers de morts et menace d’embraser la région.
Au 25e jour, les appels à une « trêve humanitaire », afin de soulager les souffrances des 2,4 millions d’habitants de Gaza, restent sans suite, malgré les cris d’alarme des ONG. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu lundi soir tout cessez-le-feu.
Après avoir axé la première phase de sa riposte sur des bombardements massifs contre la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, Israël a déployé progressivement des troupes au sol depuis vendredi, tout en intensifiant encore ses frappes.
Mardi, des « combats féroces (…) en profondeur dans la bande de Gaza » opposent les soldats israéliens au Hamas, a affirmé l’armée israélienne dans un communiqué. Elle a ajouté que des dizaines de combattants palestiniens avaient été tués au cours des dernières heures.
De son côté, la branche militaire du Hamas a affirmé avoir ciblé « deux blindés » avec des obus antichars, ajoutant que ses combattants avaient « anéanti » une force israélienne en lui tendant une embuscade dans un bâtiment dans le nord du territoire.
Des images diffusées préalablement par l’armée israélienne montraient des soldats et des chars progresser dans un mélange de sable et de poussière, puis au milieu de bâtiments abandonnés et de gravats.
D’autres images, du Hamas celles-là, sont présentées comme montrant des combattants sortant de tunnels armes à la main, et se mettant à couvert, dans une zone non résidentielle. Puis une explosion survient au loin, accompagnée d’un bruit assourdissant.
« Méthodiquement »
Mardi matin, le porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus, avait confirmé que des forces israéliennes se trouvaient « dans différentes parties du nord de la bande de Gaza ». « Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers », avait-il ajouté, en faisant état de quelque « 300 cibles » frappées en 24 heures.
L’armée « a étendu son action terrestre », « méthodiquement », avait dit lundi soir M. Netanyahu.
© AFP Photo prise à la frontière sud d’Israël montrant des bulldozers et chars israéliens pénétrant dans la bande de Gaza, le 29 octobre 2023 |
Quelques heures plus tôt, des chars israéliens avaient progressé pour la première fois jusqu’aux abords de Gaza-ville, à quelque 2 km à l’intérieur du territoire palestinien.
Si cette progression donne lieu à d’intenses combats au sol, il est impossible de fournir de bilans humains de source indépendante.
Mardi matin, l’armée israélienne avait déjà fait état de « plusieurs confrontations armées avec des cellules terroristes, qui ont tiré à l’armée automatique et ont lancé des missiles antichars ».
© AFP Vue depuis la ville israélienne de Sdérot de frappes israéliennes sur le nord de la bande de Gaza le 30 octobre 2023 |
La veille, elle avait aussi évoqué la mort de « dizaines » de combattants palestiniens et affirmé avoir frappé « 600 cibles » en 24 heures, des dépôts d’armes, des positions de lancement de missiles antichars ou encore des caches du Hamas, qu’Israël, les Etats-Unis et l’UE considèrent comme une organisation « terroriste ».
« Ne serait-ce que trois heures »
© AFP Une jeune fille regarde à travers une ouverture les dégâts provoqués par un bombardement de l’armée israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 octobre 2023 |
En Israël, d’après les autorités, plus de 1.400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, essentiellement des civils tués le jour de l’attaque du Hamas. Plus de 230 otages, dont les proches vivent dans l’angoisse, sont encore aux mains du Hamas, selon la même source.
Le mouvement islamiste palestinien affirme lui, dans un dernier bilan publié mardi, que 8.525 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens.
La situation humanitaire à Gaza, soumise aux bombardements massifs et, depuis le 9 octobre, à un « siège complet » par Israël, est alarmante. Celui-ci prive de livraisons d’eau, de nourriture et d’électricité les 2,4 millions d’habitants, dont plus de la moitié a été déplacée selon l’ONU.
Mardi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé à « plus de 485.000 » le nombre de Gazaouis souffrant « de troubles psychiques sévères ou modérés ».
A Rafah (sud), des tonnes d’aide continuent de s’entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d’être inspectées par Israël, selon un responsable américain ayant requis l’anonymat.
Quelque 117 camions ont pu entrer à ce jour mais cette « poignée de convois (…) n’est rien comparé aux besoins », a dénoncé le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
Source : Courrier international
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