
Courrier international – L’armée israélienne a annoncé avoir mené des incursions au sol « dans les dernières 24 heures » dans la bande de Gaza, au septième jour de la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque d’une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien, qui a déjà fait des milliers de morts. Le Hamas a enlevé 150 otages qu’il a menacé d’exécuter.
Au moins 1.300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l’attaque, qui a traumatisé Israël où elle est comparée aux attentats du 11 septembre 2001.
Près de 1.800 Palestiniens, dont 583 enfants, parmi lesquels de nombreux civils, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre coincé entre Israël, la Méditerranée et l’Egypte, en état de siège et pilonné sans répit par les frappes israéliennes lancées en riposte.
© AFP Des Palestiniens transportant leurs affaires fuient après l’avertissement de l’armée israélienne de quitter leurs maisons et de se déplacer vers le sud avant une offensive terrestre, le 13 octobre 2023 à Gaza |
Le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza, a annoncé vendredi que 13 otages, « dont des étrangers », avaient été tués dans des frappes israéliennes.
Le groupe islamiste, qu’Israël a juré « d’anéantir », avait déjà annoncé que quatre otages avaient été tués dans les bombardements. Cette situation rend encore plus compliquée toute offensive terrestre, une perspective terrifiante de combats au c?ur d’une ville à l’extrême densité de population, au sous-sol parsemé de souterrains.
Un « bouclier »
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en visite vendredi à Jérusalem, a affirmé que le Hamas utilisait la population comme un « bouclier ».
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé les autorités israéliennes « à éviter une catastrophe humanitaire », après l’ordre d’évacuation qui concerne environ 1,1 million d’habitants du nord de la bande de Gaza, sur un total de 2,4 millions.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé Israël à minimiser les pertes civiles.
La tension est vive aussi à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont fréquents entre l’armée et le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.
Un journaliste vidéo de Reuters a été tué et six autres journalistes de l’AFP, de Reuters et d’Al-Jazeera ont été blessés vendredi en couvrant la situation dans le sud du Liban, ont annoncé les trois médias.
Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Beyrouth, en Irak, en Iran, en Jordanie et à Bahreïn en soutien aux Palestiniens.
En Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, au moins neuf Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les forces israéliennes pendant des rassemblements en solidarité avec la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.
© AFP Bombardements israéliens sur la ville de Gaza, le 13 octobre 2023 à l’aube |
Le 7 octobre à l’aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, depuis la bande de Gaza.
Dans les rues, dans les maisons, ils ont tué plus d’un millier de civils, semant la terreur sous un déluge de roquettes lors de cette attaque d’une ampleur et d’une violence inédite depuis la création d’Israël en 1948. Environ 270 personnes, d’après les autorités, ont été tués par des combattants islamistes qui ont fait irruption dans un festival de musique.
Yossi Landau, qui travaille depuis 33 ans pour l’ONG Zaka, spécialisée dans la recherche des corps, a été témoin d’une scène d’horreur à Beeri, une localité où une centaine de personnes ont été tuées. Il a vu une femme, le ventre « déchiré, où se trouvait un bébé, encore relié par le cordon, poignardé ».
Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)
Source : Courrier international
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