
Courrier international – Après cette attaque sans précédent par terre, air et mer, déclenchée samedi en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, par le Hamas, l’armée israélienne a annoncé avoir le « contrôle » lundi des localités du sud du pays prises pour cible. Mais « il pourrait y avoir encore des terroristes dans la zone », a averti le porte-parole de l’armée.
La guerre a fait près de 1.300 morts au total, selon les bilans officiels de part et d’autre.
Du côté israélien, 250 personnes ont été massacrées dans une rave party samedi dans le désert près de la bande Gaza, selon le porte-parole de l’ONG Zaka, Moti Bukjin, qui a participé à la collecte des corps.
Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza, mince territoire côtier peuplé de 2,3 millions de Palestiniens et contrôlé par le Hamas depuis 2007.
© AFP Des chars de l’armée israélienne positionnés près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 octobre 2023 |
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a annoncé lundi qu’il imposait « un siège complet » à la bande de Gaza: « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz ». Dans la foulée, son homologue de l’Energie, Israël Katz, a ordonné la « coupure immédiate » de l’approvisionnement en eau de cette enclave palestinienne à laquelle Israël fournit 10% de la consommation annuelle.
L’armée s’efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas, plus d’une centaine selon le gouvernement israélien, du jamais vu dans l’histoire du pays pris par surprise par cette offensive lancée samedi au dernier jour des fêtes juives de Souccot, « de loin le pire jour de l’histoire d’Israël », selon un porte-parole de l’armée.
« Ce qui s’est passé est sans précédent en Israël », a reconnu le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Plus de 700 Israéliens ont été tués en un peu plus de 48 heures et 2.150 blessés, selon l’armée. Côté palestinien, 560 personnes ont été tuées et 2.900 blessées, selon les autorités locales.
Otages civils et militaires
L’armée israélienne estime à un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à « l’invasion d’Israël », a déclaré un porte-parole sur X (ex-Twitter).
© AFP Frappes israéliennes sur des immeubles du camp de réfugiées de Jabalia, le 9 octobre 2023 à Gaza |
Dans la nuit « plus de 500 cibles des terroristes du Hamas et du Jihad islamique » ont été frappées selon l’armée israélienne. « Des civils et des soldats sont aux mains de l’ennemi, c’est le temps de la guerre », a affirmé le général en chef de l’armée israélienne, Herzi Halevi.
L’armée a par ailleurs annoncé avoir tué « plusieurs suspects armés » qui s’étaient infiltrés en Israël à partir du Liban.
Lundi, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti à Jérusalem et dans le centre d’Israël, alors que les tirs de roquettes en provenance de Gaza se poursuivaient surtout sur le sud d’Israël.
M. Netanyahu a mis en garde contre une guerre « longue et difficile » et appelé les habitants de certaines zones de Gaza à les quitter. La guerre a fait plus de 123.000 déplacés dans la bande de Gaza, a annoncé lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Nombre de ressortissants d’autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l’offensive du Hamas, notamment 12 Thaïlandais, 10 Népalais, au moins neuf Américains, deux Français et un Canadien, selon les autorités de ces pays.
Jonathan Panikoff, directeur de l’initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient, a estimé qu' »Israël a été pris de court par cette attaque sans précédent » et « beaucoup d’Israéliens ont du mal à comprendre comment cela a pu se produire ».
Jérusalem (AFP)
Source : Courrier international
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