
Les conclusions du comité de l’ONU sur les disparitions forcées rendues publiques cette semaine, plaident pour la justice des personnes impliquées dans les évènements de 1989. Des consultations sont en cours à Nouakchott pour la reprise du règlement du passif humanitaire.
Les observateurs rappellent que ce passif humanitaire était soldé par l’ancien président Ould Abdel Aziz qui avait réussi à corrompre une partie des veuves et orphelins avec de l’argent sous forme d’indemnisations en faisant intervenir dans les négociations de hauts gradés militaires issus de la vallée. Son successeur Ould Ghazouani est parti sur les mêmes bases en tournant le dos à la réconciliation nationale. Et c’est la première fois que son gouvernement est représenté à la session du comité de l’ONU sur les disparitions forcées par le président de la commission nationale des droits de l’homme à Genève.
Pour les observateurs cette agitation politique en trompe-l’œil dans la capitale mauritanienne vise à tromper la vigilance de la communauté internationale en particulier à faire face à la pression des nations-Unies pour la justice des personnes disparues lors des déportations de 1989 et l’assassinat des 28 soldats négro-africains par l’armée à la base d’Inal au Nord du pays.
C’est l’impunité qui est pointée du doigt par le comité de l’ONU qui insiste à ce que la Mauritanie poursuive et punisse les responsables des exactions commises contre les personnes disparues en 1989. Aucun régime militaire n’accèdera pas à cette demande. C’est un dossier clos depuis 1993 avec la loi d’amnistie à tous les militaires impliqués de 1986 à 1991. Le règlement du passif humanitaire est un problème politique. Sa solution est politique. Dans un pays où l’opposition pactise avec le pouvoir l’alternance démocratique reste un mythe.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 05 octobre 2023)
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