L’initiative d’une rencontre des jeunes cadres du parti au pouvoir INSAF cette semaine dans la capitale mauritanienne n’est pas étrangère à l’appel de Jowol de Ould Ghazouani pour l’unité nationale et la cohésion sociale. Cette inspiration est considérée comme une instrumentalisation de la difficile cohabitation entre les différentes composantes nationales écornée depuis 1960.
Cette rencontre de jeunes militants et sympathisants du parti INSAF a au moins le mérite de débattre sur l’épineuse question nationale mais la résolution de l’unité nationale et de la cohésion sociale va au-delà de simples constats et de discours. . Les images des assises sous le thème « unité nationale comme vecteur de paix et de stabilité » et publiée par le site Cridem parlent d’elles-mêmes.
C’est le reflet de la mal cohabitation écornée depuis 1960 avec une sous-représentation des jeunes arabes, hommes et femmes confondus et une surreprésentation des autres communautés. C’est le mouvement inverse s’il s’agit d’attribution des postes les plus importants dans tous les domaines notamment les postes stratégiques au niveau des forces armées et de sécurité et de la sureté nationale, de l’administration et de la diplomatie.
La diversité ne se mesure pas par l’apparence d’une instance de jeunes cadres du parti, caisse de résonance et dont les directives ne sont pas étrangères au Haut conseil de la jeunesse, créé pour assurer la relève demain des dirigeants du parti. Les discours déjà formatés qui tournent autour de la consolidation de la réforme éducative, le brassage ethnique comme garant du mieux vivre ensemble sont en déphasage avec ce que les Mauritaniens vivent dans leur quotidien dans leur perception d’une justice à double vitesse et d’une éducation où les écoliers non arabophones n’ont plus leur place dans l’école qui se veut républicaine. Il s’agit en définitive de jeunes mauritaniens derrière un parti pour assouvir leurs propres ambitions. C’est un rassemblement de façade sans aucune influence sur la paix et la stabilité en Mauritanie.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 21 septembre 2023)
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