Mauritanie : l’eau et l’électricité, deux enjeux majeurs de la présidentielle de 2024

Depuis plus de 60 ans, les Mauritaniens ont soif et faim et vivent dans l’obscurité. Ils sont même dans l’insécurité avec l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani dont la gouvernance bute sur deux écueils : l’approvisionnement en eau potable des populations à Nouakchott et à l’intérieur du pays et les délestages récurrents.

Ce sont les deux points noirs depuis 2019 auxquelles s’ajoutent les graves violations des droits de l’homme et des libertés. L’espoir suscité par l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani s’éloigne après quatre années de gouvernance. Les populations de l’intérieur ont soif et faim et vivent dans l’obscurité et pourtant des milliards d’ouguiyas sont investis chaque année dans l’hydraulique et l’assainissement ainsi que l’électricité sous la houlette de deux grandes sociétés d’Etat, la SNDE et la SOMELEC. La gabegie et la corruption par leurs dirigeants sont pointés du doigt.

A Nouakchott comme à Kiffa parfois des tonnes de ce liquide précieux sont vendues par jour. Avec une capitale qui compte près de 800000 habitants, les dirigeants successifs au palais de Nouakchott n’ont même pas arrivé à faire acheminer correctement l’eau en abondance par le canal du fleuve Sénégal.

Les Mauritaniens comptent sur les Chinois pour que le projet pharaonique d’extension de l’Aftout Essaheli desserve enfin la capitale pour mettre fin ainsi aux pannes récurrentes d’eau surtout dans les quartiers populaires. La distribution gratuite de citernes d’eau pour les habitants est un affichage médiatique du ministre de l’Hydraulique. C’est une solution temporaire pour résoudre la pénurie d’eau. Même la capitale économique Nouadhibou n’échappe pas à la soif. Les habitants plaident pour le dessalement de la mer comme la seule solution mais cela coûte très chère. C’est la même problématique avec l’électricité.

La démographie importante de la capitale impacte la production d’énergie qui est bien distribuée dans les quartiers huppés alors que les quartiers populaires sont mal éclairés ou pas du tout. Face à une demande plus forte la construction de nouvelles centrales s’impose.

La privatisation de la SOMELEC ouvre une concurrence qui pourrait favoriser une généralisation de l’électricité notamment à l’intérieur du pays où la majorité des communes vivent dans l’obscurité depuis des décennies. L’électrification rurale est un grand souci du gouvernement qui compte sur le patronat mauritanien pour y arriver. La question de l’eau comme l’électricité relève du savoir-faire du régime de Ould Ghazouani et non de simples promesses. Ce que le gouvernement n’a pas pu faire en quatre ans, une seule année ne suffira pas pour que l’eau coule dans les robinets et qu’enfin les délestages soient derrière les Mauritaniens.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 13 août 2023)

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