CEDEAO et sans rancune / Par Tijane BAL

Kassataya – La rancune est-elle de mise dans les relations entre États ? Le président Tinubu, président en exercice de la Cedeao, en a été exempt en conviant le chef de l’État mauritanien hier à Abuja à l’occasion du Sommet consacré au Niger. Ce qui a permis à ce dernier de condamner le putsch de Niamey bien qu’il soit lui- même le successeur d’un ancien putschiste. Statut qu’il partage avec M. Tinubu.

À ceci près que le putsch de l’ex président Buhari, prédécesseur de M. Tinubu, remonte à 1983. Il y a 40 ans donc. Autre différence, le président Tinubu n’a pas de parcours militaire à la différence du Mauritanien. Le geste de M. Tinubu est d’autant plus élégant que la Mauritanie qui fut, en 1975, un des membres fondateurs de la CEDAO avait préféré quitter l’organisation en décembre 2000 pour se « consacrer au développement de l’Union du Maghreb arabe », UMA, créée à Marrakech en février 1989 avec l’Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie. Avec les résultats que l’on sait. Le destin et, surtout, la realpolitik ont voulu que 3 États de l’UMA viennent frapper à la porte de la CEDEAO.

La Mauritanie, pour un retour, qui se verra accorder le statut d’État associé en août 2017 et prier de présenter une nouvelle demande d’admission, le Maroc dont la demande d’adhésion a obtenu un accord de principe lors du 51è Sommet à Monrovia en juin 2017 et la Tunisie (de Beji Caïd Essebsi) qui s’est vu accoder le statut d’observateur.

Il arrive que dans les relations interétatiques, les rapports ne se réduisent pas nécessairement à un jeu à somme nulle et que le « et » de coordination soit plus judicieux que le « ou » de l’alternative.

Tijane BAL pour Kassataya.com

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