Au Sénégal, une modification du code électoral ouvre les portes de la présidentielle à Karim Wade et Khalifa Sall

Après des mois de tensions politiques, le scrutin présidentiel de février 2024 s’annonce plus ouvert que jamais.

Le Monde – Après plus de dix heures de débat houleux à l’Assemblée nationale, l’horizon politique de Karim Wade et Khalifa Sall s’est finalement dégagé : les deux opposants sénégalais, exclus du champ politique depuis plusieurs années, pourront se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024.

La réforme adoptée samedi 5 août dans la soirée par 124 voix pour, une contre et zéro abstention stipule que « nul ne peut refuser l’inscription sur les listes électorales aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie ou de grâce. »

Cette modification de l’article L28 du code électoral était l’un des principaux acquis du dialogue national initié fin mai par le président Macky Sall. Les discussions avaient également abouti à un accord sur une baisse du nombre de parrainages nécessaires aux candidats – un seuil fixé à 0,6 % du fichier électoral contre 0,8 % auparavant – et à la suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, remplacée par un parquet financier.

 

Remous dans l’opposition

 

Après des mois d’un face-à-face tendu entre Macky Sall et Ousmane Sonko qui s’est soldé par le renoncement de l’un à se présenter à un troisième mandat et l’incarcération de l’autre, le scrutin présidentiel s’annonce plus indécis que jamais. Non seulement la question de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko n’est pas tranchée, mais le retour sur le ring de deux poids lourds de la scène politique risque de créer des remous dans les rangs de l’opposition.

 

Le premier, Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade et figure du Parti démocratique sénégalais, avait été condamné à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite en 2015, avant d’être gracié et de s’exiler au Qatar. Il s’y trouve toujours. Le second, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar à la tête de Taxawu Sénégal, avait été écarté de l’élection présidentielle de 2019 après avoir écopé de cinq ans de prison ferme pour détournements de fonds publics en 2018. Il avait lui aussi bénéficier d’une grâce.

Lire la suite

 

 

(Dakar, correspondance)

 

 

 

 

Source : Le Monde
 

 

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
Quitter la version mobile