
Courrier Expat – Devant son ordinateur, où elle écrit des articles d’opinion pour le quotidien britannique The Guardian, Emma Beddington s’est prise à rêver aux “héros antitravail”.
Elle cite quelques exemples dont les journaux aiment parler tant ils sont extrêmes. Il y a, par exemple, une Italienne qui a passé vingt ans sur vingt-quatre années à ne pas travailler pour son employeur, l’Éducation nationale. Il y a aussi un fonctionnaire espagnol qui se vantait d’avoir eu six ans de congé maladie (sans réel motif médical) ou encore le Japonais Shoji Morimoto, qui a fait vœu de ne tout simplement rien faire et loue ses services – uniquement quand ça l’arrange, bien sûr –, pour réserver une place dans une file d’attente notamment.
Ce dernier est suivi par près d’un demi-million de personnes sur Twitter. Bien sûr, écrit Emma Beddington, “l’absentéisme est rarement un acte de pure audace ou une prise de position philosophique fondée sur des principes. Les individus impliqués ont tous contesté les allégations de leurs employeurs. Mais ce qui est intéressant, c’est à quel point nous aimons en entendre parler de toute façon.”
D’ailleurs, le hashtag #quittok, où les gens se filment en train de démissionner ou parlent de leur démission sur Tik Tok, compte 677 millions de vues.
Ces antitravail nous forcent à nous demander si nous serions capables de suivre leur exemple, alors que cela est tentant mais pas forcément rationnel. La valeur travail elle-même est largement mise à mal par les différentes crises économiques et climatiques :
“Essayer malgré tout semble stupide, regarder droit devant alors que la catastrophe écologique pointe, que la consommation accélère le désastre planétaire et que les choses pour lesquelles les gens travaillaient – une maison, la stabilité économique – ne sont plus disponibles, alors à quoi ça sert vraiment ?”
Source : Courrier Expat – (Le 13 juillet 2023)
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