Les chauffeurs des trois roues sont descendus dans la rue cette fin de semaine dans la capitale pour protester contre leur interdiction de circuler dans le quartier riche de Travragh Zeina et la zone entourant le marché central. Les autorités de Nouakchott invoquent pour des raisons de préserver l’image de la capitale.
Les observateurs pointent des mesures de nature méprisante à l’égard de ces nouveaux jeunes travailleurs dont ce nouveau mode de transport constitue leur gagne-pain. Une source de revenus qui leur permet de sortir d’un chômage de longue durée. Les trois roues appelées communément « Tuk-Tuk » constituent un moyen pratique de se déplacer facilement même si ce véhicule esthétiquement apparaît moche.
C’est l’argument principal des autorités de Nouakchott pour interdire leur circulation dans les quartiers chics et la zone du marché central pour préserver l’image de la capitale. L’Etat prive ainsi une clientèle potentielle à ces jeunes travailleurs.
Ce double langage est en contradiction avec la lutte contre le chômage. Aujourd’hui un jeune sur trois ne travaille pas en Mauritanie.
Des statistiques affolantes qui interrogent la politique du gouvernement en matière de création d’emplois et le secteur privé mauritanien encore frileux. C’est tout l’enjeu du partenariat public-privé.
C’est également le système éducatif qui est pointé du doigt et qui laisse chaque année des milliers d’écoliers au bord de la route sans diplômes. En descendant dans la rue cette fin de semaine à Nouakchott, les chauffeurs des trois rues entendent défendre leur moyen de subsistance.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 09 juillet 2023)
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