Le ministre mauritanien des finances monte au créneau cette semaine à Nouakchott pour annoncer un prochain boom économique au moment où le déficit budgétaire est en hausse de 10 milliards d’ouguiyas. Cet optimisme du gouvernement fait grincer les dents des observateurs qui pointent un mirage du gaz.
Un boom économique qui limiterait l’immigration des jeunes est un simple vœu pieux d’un gouvernement qui a montré après quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani des défaillances dans la réalisation de projets de développement et l’absence de boussole pour faire face à la pauvreté. Ould Ghazouani qui sort grand vainqueur du triple scrutin du 13 mai dernier table sur les prochaines bouteilles de gaz attendues en fin 2023.
C’est un projet faramineux qui pourrait permettre à la Mauritanie d’éponger sa dette et surtout de réduire le déficit budgétaire qui atteint 10 milliards d’ouguiyas en 2023. C’est la question de bonne gouvernance qui est pointée du doigt. La méthode du discours initiée par le chef de l’Etat mauritanien depuis 2019 ne suffit pas pour garantir le succès des engagements et priorités. En d’autres termes, il faut de vrais résultats pour l’autosuffisance alimentaire qui passe par la souveraineté alimentaire. Les Mauritaniens veulent aussi pouvoir se soigner dignement. Soignants comme patients tirent la sonnette d’alarme d’une santé à plusieurs vitesses comme l’école républicaine monocolore. Dans cette perspective de croissance économique les observateurs ne sont pas dupes qu’elle profiterait plus à l’oligarchie militaire.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 29 juin 2023)
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