En Afrique, être obèse peut aider à décrocher un prêt bancaire

Une étude menée en Ouganda montre qu’en l’absence d’informations financières fiables sur leurs clients, les représentants des banques chargés d’accorder des prêts font plus facilement confiance aux personnes corpulentes, rapporte “The New York Times”.

Courrier international  – Dans la plupart des pays prospères, plus on est riche, plus on s’attache à rester mince. Mais en Ouganda, où près de la moitié de la population ne mange pas à sa faim, l’obésité est a priori considérée comme un marqueur de richesse, y compris par les professionnels de la finance. C’est ce que démontre l’étude d’une universitaire américaine, relayée par The New York Times.

“Compte tenu de la rareté des informations concrètes facilement disponibles dans les pays pauvres, les signes dénotant l’aisance, en particulier l’obésité, peuvent jouer un rôle décisif dans les interactions économiques où l’on cherche à évaluer la solvabilité d’un client”, explique Elisa Macchi, économiste à l’université Brown, aux États-Unis.

En Ouganda, il est courant de joindre une photo d’identité à son dossier de demande de prêt. “Et cette simple photo constitue une mine d’informations pour l’agent de crédit qui doit décider d’accorder ou non un premier rendez-vous à un client”, explique la chercheuse.

Une “prime à l’obésité”

Elle a elle-même soumis plus de 200 dossiers accompagnés de photos truquées afin que les demandeurs apparaissent plus ou moins corpulents à près de 150 professionnels exerçant à Kampala, la capitale du pays.

Bilan : la “prime à l’obésité” apparaît effectivement déterminante. Pour décrocher un prêt, il est aussi important d’être gros que, par exemple, de posséder une voiture. “Ce que montre cette étude, c’est que, dans les pays où la nourriture est rare, l’information est également rare. Dans ces conditions, les banques utilisent tous les éléments de preuve dont elles peuvent disposer pour prendre leur décision.”

Historiquement, la corpulence était valorisée dans certaines régions d’Afrique subsaharienne, rappelle le New York Times. En Mauritanie, par exemple, on avait jadis l’habitude de “gaver” les jeunes femmes à marier : être bien en chair était considéré à la fois comme un signe de prospérité familiale et comme un idéal culturel.

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Source : Courrier international 

 

 

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