Brèches sur le littoral, l’Association des Journalistes Amis du Littoral constate l’ampleur de la menace sur Nouakchott

Thaqafa – Un groupe de journalistes membres de l’Association des Journalistes Amis du Littoral (AJAL) a effectué vendredi 16 juin 2023, une visite de terrain sur le littoral de Nouakchott. Vingt et une brèches, recensées par les experts du Ministère de l’Environnement et du Programme de Gestion du Littoral Ouest-Africain (WACA) Mauritanie, livrent Nouakchott et son million d’habitants aux furies de l’Océan Atlantique en cas de remontée de la mer. Des solutions sont cependant envisagées.

Daffa Adama (chemise bleue à gauche) explique la question des brèche aux journalistes – Crédit Aidara

L’ambiance était détendue à bord du bus qui transportait ce vendredi 16 juin 2023, une vingtaine de journalistes de la presse privée et publique. Direction, les deux brèches les plus dangereuses du littoral au niveau de Nouakchott, celle située près de l’hôtel Ahmedi et l’autre près de « Tergit Vacances ». Face au cordon dunaire qui a disparu aujourd’hui, alors qu’il mesurait plus de trois mètres de hauteur jusque dans les années 90, la ville de Nouakchott est désormais exposée à la montée des eaux de mer.

Quelques pas vers la mer pour évaluer sa distance à la ville – Crédit Aidara

Organisée par AJAL, une association créée en mars 2021 en marge d’un atelier sur la gestion du littoral, avec le soutien du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et du Programme WACA Mauritanie, cette excursion a permis aux journalistes de constater avec quelle inconscience, le million d’habitants de Nouakchott vaque tranquillement à ses occupations, alors que le « monstre Atlantique » risque de les engloutir à tout moment.

Première brèche, près de l’hôtel Ahmedi

Terrain plat, de la mer on voit la ville et les voitures sur la route. Rien ne nous sépare du danger – Crédit Aidara

A quelques mètres de l’antique hôtel Ahmedi, abandonné et presqu’en ruine aujourd’hui, alors qu’il a connu ses heures de gloire dans les années 60, se trouve la brèche n°9 d’une longueur d’environ 600 mètres sur 300 mètres de large. L’une des plus dangereuses parmi les trois répertoriées, selon l’expert Daffa Adama, spécialiste en suivi-écosystème auprès de WACA Mauritanie.

Le plastique, un danger méconnu

Une rangée de détritus jonche le sol, là où des vagues en léchant la côte, emportent dans leurs retraits, plusieurs dizaines de bouteilles en plastique. Malaxés par les violents tourbillons marins, ces bouteilles sont écrasées en milliers de micro-organisme que les poissons avalent, les prenant pour du plancton. Et ces micro-organismes en caoutchouc finissent dans les plats, puis au fond des estomacs, créant toutes sortes de maladies.

Retour du plastique et de la saleté à la plage trois jours après le grand nettoyage – Crédit Aidara

Pourtant, cette plage a été nettoyée et récurée par des dizaines de volontaires lors de cette quinzaine de l’environnement qui bat son plein depuis le 5 juin dernier. Trois jours après, la plage est de nouveau livrée à l’insouciance des promeneurs.

Une affaire sous-régionale

Selon Daffa Adama, la dégradation du littoral marin ne touche pas seulement la Mauritanie. Elle touche également, d’après lui, d’autres pays, notamment les six pays membres du projet WACA financé par la Banque Mondiale, le Sénégal, la Côte d’ivoire, la Sierra-Léone, le Togo et le Bénin, en plus de la Mauritanie.

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Cheikh Aïdara

Source : Thaqafa (Mauritanie)

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