Mauritanie : les nouveaux députés à l’épreuve après une tension post-électorale et sociale

Les 180 députés élus à l’issue des législatives entachées de fraudes massives tiennent leur première session extraordinaire le 19 juin prochain à Nouakchott. Le parlement reprend ses droits de cité avec une majorité absolue du parti au pouvoir INSAF soit 107 députés et 10 députés du parti de la majorité présidentielle l’UDP. L’opposition totalisant 30 sièges.

Une première session extraordinaire du parlement qui intervient après plus d’une semaine de manifestations à Nouakchott et dans 7 villes du pays après la mort du jeune Oumar Diop. Le moins qu’on puisse dire cette nouvelle configuration du parlement confirme la suprématie du parti au pouvoir INSAF et une bérézina de l’opposition comme en 2018 avec en première ligne une absence remarquée et remarquable de députés des trois principaux partis traditionnels UFP-RFD-APP.

La première force de l’opposition TAWASSOUL est en net recul avec 11 députés soit 4 députés en moins par rapport à 2018. Et la surprise c’est l’entrée en force de 7 députés du nouveau parti du FRUD (Front républicain pour l’unité et la démocratie) avec sa coalition ESPOIR MAURITANIE suivi de l’AJD-MR avec 4 députés et SAWAB 5 députés.

Malgré l’écrasante majorité de INSAF les observateurs s’attendent à un parlement où la minorité de l’opposition est représentée par des figures emblématiques Kadiata Diallo et Diop Amadou Tijane de la coalition Espoir Mauritanie sous la houlette du FRUD, Ibrahima Mokhtar Sarr, président de l’AJD-MR,Biram Abeid de la coalition SAWAB-RAG et Ould Sidi El Mokhtar, président de TAWASSOUL. Et 4 députés de la diaspora élus pour la première fois au suffrage universel direct vont assister à la mise en place de la nouvelle assemblée nationale le 19 juin prochain à Nouakchott.

C’est une épreuve attendue surtout par les nouveaux députés en particulier des jeunes et des femmes toutes tendances confondues pour le reste du quinquennat de Ould Ghazouani. Dans un contexte post-électorale tendue qui résulte de la contestation des résultats de l’opposition, la présidentielle de 2024 s’annonce comme un nouveau défi de l’opposition.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 11juin 2023)

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