L’annonce du parquet général de Nouakchott que la mort du jeune Oumar Diop « résulte d’un arrêt cardiaque avec une affection aigüe au système nerveux central en rapport à une présence à forte de dose de cocaïne en plus de la consommation récente de l’alcool » suscite de l’émoi de la famille de Oumar Diop, décédé le 28 mai dernier à la suite de son interpellation par la police du commissariat de la SEBKHA à Nouakchott.
Ces conclusions de l’autopsie réclamées par la famille par un médecin légaliste marocain suscitent des réserves des observateurs et font froid au dos. Elles attestent ainsi formellement que le jeune Oumar Diop était un drogué et un alcoolique.
Alors que la famille avait fait état de traces de torture sur le corps de leur fils à l’hôpital. C’est un épilogue malheureux et décevant à cause des résultats qui lavent tout soupçon d’assassinat de la police. Une affaire qui ressemble fort à un bouclier de l’Etat pour protéger son appareil de répression.
Si une autopsie a été faite une semaine après la mort du jeune Oumar Diop en revanche le jeune Mohamed Lemine tué par balles lors d’une manifestation à Boghé pour justice pour Oumar Diop a été enterré rapidement sans le consentement de la famille pour éviter l’autopsie.
Deux poids deux mesures révélateurs d’une justice à deux vitesses comme en témoigne l’assassinat récent du militant des droits de l’homme Souvi Chaine dans un commissariat de police à Nouakchott. Ses assassins accusés d’homicide volontaire prémédité attendent leur procès depuis plus de trois mois.
Une lenteur de la justice qui en dit long de l’Etat policier qui viole constamment les droits de l’homme. Et cette impunité qui perdure impacte l’unité nationale et la cohésion sociale.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 10 juin 2023)
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