Mauritanie : ce que révèlent les tensions après la mort d’Oumar Diop, un jeune noir

RFIEn Mauritanie, les principales villes du pays ont été secouées en début de semaine par des émeutes suite à la mort d’un jeune noir mauritanien, Oumar Diop, le 28 mai 2023. Des tensions qui ont mis au jour une fragilité dans la cohésion sociale mauritanienne. Explications.

Le calme était revenu en Mauritanie, ce 1er juin 2023. Les principales villes du pays, ont été secouées en début de semaine par de violentes émeutes qui ont notamment provoqué la mort d’un jeune à Boghé, à 300 km au sud-est de la capitale.

Ces manifestations ont démarré après la mort d’un jeune noir mauritanien, Oumar Diop, décédé quelques heures après avoir été arrêté par la police.

Les autorités ont appelé au calme et annoncé une enquête qui prévoit notamment l’autopsie d’Oumar Diop. Mais ces jours de violence ont mis au jour une fragilité de la cohésion sociale mauritanienne.

 

« Sur la question de la discrimination, des mesures ont été prises »

 

Bien qu’interdit depuis 1981, l’esclavage des populations mauritaniennes d’origine négro-africaine a laissé des traces dans la société. Pourtant, selon Maître Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, président de la Commission nationale des droits de l’homme, beaucoup a été fait pour les estomper. « L’esclavage a été hissé au rang de crime contre l’humanité, et en ce qui concerne la question de la discrimination, il y a eu des mesures qui ont été prises, explique-t-il au micro de Gaëlle Laleix. Nous avons travaillé sur l’état civil, nous avons travaillé sur l’accès de tous les citoyens aux services publics en matière d’accès à la justice, d’accès à la fonction publique. On remarque un certain nombre de revendications tout à fait légitimes. Il y a des actions qui sont menées, qui sont là, et nous, nous continuons à pousser encore vers plus ».

 

« Les lois sont là, mais la réalité du terrain, c’est autre chose »

 

Des mesures jugées insuffisantes par les militants négro-mauritaniens qui estiment qu’il n’y a pas de volonté politique pour lutter contre la discrimination. Kaaw Touré, porte-parole des Forces progressistes du changement, affirme : « Les lois sont là, seulement, les lois, c’est pour la consommation internationale, mais la réalité du terrain, c’est autre chose. Il y a aujourd’hui une politique d’impunité à l’encontre de certains citoyens. La police tue, arrête et torture sans aucune poursuite judiciaire. L’exclusion systémique de la communauté noire dans l’administration, l’armée, dans la diplomatie, partout, est visible. »

Aujourd’hui les militants négro-mauritaniens demandent l’organisation.

Source : RFI

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